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Добавлен: 05.08.2024
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СОДЕРЖАНИЕ
§ 12. Caractéristique phonétique des mots en français moderne.
§ 58. Remarques préliminaires.
§ 73. La langue nationale et les dialectes locaux. Généralités.
§ 78. L'influence des parlers locaux sur le français national.
Mots et calques internationaux dans le vocabulaire du français moderne
Éléments nouveaux et archaïques
Les notions coutumières de même que les concepts scientifiques se précisent et se perfectionnent grâce au processus universel de la connaissance de la réalité objective.
Les notions, les concepts peuvent être réels et irréels. Ils sont réels à condition de refléter les propriétés des objets et des phénomènes de la réalité objective Tels sont électricité, atome, oxygène, hydrogène , matière, réalité, jugement, concept, science, mot, morphème, préfixe, suffixe, homme, enfant, société, etc. Les notions, les concepts irréels sont aussi des généralisations abstraites, mais ils ne reflètent pas des objets et des phénomènes existants ; tels sont panacée, pierre philowphale, phlogistique, centaure, chimère, sphinx, harpie, fée, sirène, lutin, licorne, etc. Les notions et les concepts irréels ne sont pourtant pas entièrement détachés de la réalité objective. Ils reflètent des morceaux, des fragments de la réalité, combinés arbitrairement grâce à l'imagination. L'homme vérifie la justesse et l'objectivité de ses connaissances en se réglant sur la pratique quotidienne. C'est la pratique quotidienne qui permet de distinguer ce qui est juste de ce qui est faux dans nos perceptions, nos représentations, nos notions et jugements. Elle est la base du processus de la cognition à son premier et son deuxième degré. La pratique sociale est le critère objectif de toute connaissance.
Ainsi, les deux degrés de la connaissance sont inséparables. Le lien indissoluble des notions (ou concepts) avec les représentations et les perceptions détermine la faculté du mot d'exprimer non seulement des notions, mais aussi des représentations. En effet, le mot tableau, pris en dehors de la parole, à l'état isolé, exprime une notion ; il se rattache à une représentation, à une image concrète, déterminée pour le maître qui s'adresse en classe à un de ses élèves avec la phrase Venez au tableau !
Les mots et leurs équivalents pris en tant qu'unités de la langue expriment des notions et des concepts. Dans l'énoncé ils peuvent être liés à des représentations, aussi bien qu'à des notions (cf . Le chat est un animal domestique et Prépare la pâtée pour le chat).
§ 8. Le mot est-il un signe arbitraire ? Dans la linguistique occidentale, et également dans la linguistique russe, le mot est souvent conçu comme un signe de l'objet, du phénomène qu'il désigne. Cette conception remonte à la théorie du signe de F de Saussure. Le signe linguistique, selon F. de Saussure, est «... une entité psychique à deux faces, qui peut être représentée par la figure:
mage acoustique
où l'image acoustique n'est point le son matériel (« chose purement physique »), mais l'empreinte psychique de ce son (« elle est sensorielle »)
Cette conception suscite des objections d'une part, elle donne libre cours aux théories idéalistes du mot, en le détachant de la réalité objective : d'autre part, elle pousse à l'agnosticisme.
F. de Saussure prive le mot de sa substance matérielle ; à l'enveloppe sonore (ou la graphie) il substitue une image acoustique qui réside dans notre cerveau et représente un phénomène purement psychique. En réalité le mot comporte nécessairement un aspect matériel (sonore ou graphique) du fait que la langue en tant que moyen de communication s'appuie sur la matière qui non seulement réalise notre pensée, mais lui sert de véhicule.
F. de Saussure insiste avec raison sur le caractère nécessairement arbitraire du signe. En effet, tout signe doit être arbitraire. Dans le schéma saussurien le concept, faisant partie intégrante du signe, se laisse interpréter comme possédant lui aussi les caractères d'un signe arbitraire, ce qui découle de l'assertion suivante de F. de Saussure . « puisque nous entendons par signe le total (souligné par WZ, ) résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe linguistique est arbitraire ». Toutefois le concept (la notion) ne peut être traîté de signe ou d'ingrédient d'un signe arbitraire étant donné qu'il représente une généralisation des phénomènes de la réalité qui s'opère dans notre cerveau. Si le terme signe suppose un lien conventionnel, arbitraire, le terme généralisation implique un lien réel. En effet, la notion généralise, elle reflète lès particularités essentielles d'un objet ou d'un phénomène de la réalité.
Donc, à travers la notion le mot reflète la réalité objective. C'est justement pour cette raison que le mot en tant qu'unité dialectique de l'enveloppe matérielle et de la notion présente un instrument efficace de la connaissance de la réalité des phénomènes. Même les notions irréelles, qui constituent d'ailleurs un nombre minime, ne sont point détachées de la réalité et, par conséquent, ne sont point absolument arbitraires. Grâce à la pratique quotidienne qui est le critère suprême de la justesse de toutes nos connaissances leur nombre va décroissant.
De la théorie du signe linguistique de F. de Saussure découle le caractère arbitraire du mot en général et du concept en particulier, ce qui déforme la réalité. En attribuant au concept les propriétés d'un signe on érige un mur entre notre conscience et la réalité objective ; de là il ne reste qu'un pas à faire pour proclamer le monde inconnaissable et présenter l'homme comme inapte à le comprendre et pénétrer ses lois.
Rien d'étonnant à ce que la théorie de F. de Saussure ait inspiré nombre de doctrines idéalistes d'après lesquelles le mot serait plutôt un obstacle qu'un instrument nécessaire dans le processus de la connaissance.
Si le caractère objectif de la notion ne laisse pas de doute, la présence dans le mot de traits propres au signe n'est pas moins évidente. L'enveloppe matérielle du mot (sons ou graphie), quoique déterminée historiquement, est parfaitement arbitraire à une époque donnée. Si l'enveloppe matérielle n'était point arbitraire une même notion aurait été rendue par les mêmes mots dans les langues différentes, autrement dit les vocabulaires de toutes les langues auraient été identiques ce qui n'est pas le cas (cf. : rascasse - paccкaз,cheval- шваль,vote – вот, pire- пиp,tri - три).Donc, le terme signe est justifié lorsque employé pour désigner l'enveloppe sonore (ou graphique) du mot et son rapport avec le concept à une époque donnée, mais nullement le concept comme tel. Remarquons qu'à l’encontre des signes qui font partie de quelque code, l'enveloppe sonore du mot et son lien avec le concept sont historiquement déterminés.
Il est notoire que l'enveloppe sonore (ou la graphie) du mot doit nécessairement avoir la valeur d'un signe arbitraire. C'est précisément cette propriété du mot qui en fait une unité asymétrique, condition nécessaire de son fonctionnement. Si la substance matérielle du mot n'était pas arbitraire, mais conditionnée par la notion (si elle était en quelque sorte le symbole d'une notion et d'un objet) les mots n'auraient pas eu cette puissance communicatrice dont ils sont pourvus en réalité, ils n'auraient jamais pu traduire des contenus sémantiques différents, condition nécessaire du développement de toute langue (cf. les onomatopées qui symbolisent la notion qu'ils expriment : coucou, tic-tac et qui sont généralement monosémiques).
§ 9. Les fonctions des mots. Nous avons signalé le rôle du mot en tant qu'instrument de la connaissance. Toutefois la raison d'être des mots, tout comme de la langue en entier, est de servir à la communication des hommes entre eux. Cette fonction capitale de la langue a été négligée par F. de Saussure qui a privé le signe linguistique de toute matérialité. C'est seulement à condition d'être matériel que le mot peut transmettre une information. En tant qu'élément de la communication le mot possède plusieurs fonctions.
La grande majorité des vocables est susceptible d'exprimer des notions (ou concepts) ; il serait juste de dire que ces vocables remplissent la fonction cognitive (intellectuelle ou dénotative). Cette fonction est en rapport direct avec une autre faculté propre aux mots, celle de nommer, de désigner les objets de la réalité ou leurs propriétés ; cette autre faculté des mots en constitue la fonction référentielle (ou désignative). Certains mots ont une valeur affective, ils servent à traduire les sentiments de l'homme, son attitude émotionnelle envers la réalité ; ce sont des mots à fonction émotive (ou affective).
Les fonctions cognitive, émotive, et référentielle des mots sont reconnues par la majorité des linguistes. Parmi ces fonctions la fonction référentielle caractérise le mot par excellence.
Les mots et leurs équivalents se distinguent quant aux fonctions qu'ils exercent dans la langue.
La plupart des mots autonomes, tels que les substantifs, les adjectifs qualificatifs, les adverbes, les verbes ont également la faculté d'exprimer des notions et celle de nommer les objets et leurs indices ; tels sont : homme, tête, main ; brave, vigoureux ; travailler, penser, etc. Ils sont appelés mots pleins.
Parmi les mots exprimant des notions il faut signaler ceux qui expriment des notions dites uniques. Ce sont les noms propres dénommant des lieux géographiques tels que : Moscou, Paris, la France, les Alpes, le Caucase, etc., ou des noms d'objets uniques tels que : le soleil, la terre, la lune, etc.
Parmi les mots autonomes on distingue les noms propres de personnes et d'animaux dont la fonction désignative est prioritaire : Pierre, Michel, Lucie, Médor, Minouche, etc. Ce sont aussi des mots-substituts dont les pronoms comme, par exemple : Qui parle ? Cet étudiant a tort, celui-ci a raison. Certains sont venus en retard, etc.
Nombreux sont les mots autonomes qui exercent à la fois les fonctions cognitive et émotive ; ce sont entre autres : cagoulard, mouchard, barbaque - « mauvaise viande » ; crève-cœur - « grand déplaisir mêlé de dépit » qui rendent des nuances émotionnelles dépréciatives ; bichon, biquet, lapin qui sont des termes d'affection. Parmi les mots autonomes remplissant uniquement la fonction émotive viennent se placer les interjections : oh, hélas, peuh, tiens, fi, zut, oh là là, allons, va, aïe, bof, etc.
Les mots non-autonomes ou mots-outils sont aussi caractérisés pari la fonction cognitive, cependant elle est d'autre nature : elle se situe non plus au niveau lexical, mais au niveau grammatical de la langue. Certains mots-outils traduisent les rapports existant entre les notions et les jugements (tels sont les prépositions, les conjonctions, les pronoms relatifs, les verbes auxiliaires copules) ; d'autres précisent, en les présentant sous jma. aspect particulier, les notions rendues par les mots qu'ils accompagnent (ainsi les déterminatifs : articles, adjectifs possessifs et démonstra-ptifs, les particules).
Signalons à part les termes modaux qui n'expriment pas des notions. |ïnais l'attitude du sujet parlant envers ce qu'il dit, par exemple : évidentument, probablement, peut-être, n 'importe, etc.
Remarquons qu'aux yeux de certains linguistes tout mot posséderait l forcément la fonction cognitive. Ainsi les noms propres de personnes et Ld'animaux rendraient la notion très générale de l'homme ou de l'animal or est toujours un chien, tandis que Paul s'associe régulièrement à fl'homme). Les interjections ne traduiraient pas les émotions du locuteur Ien direct, mais par le truchement des notions correspondantes (Pouah ! tiendrait l'idée d'un grand dégoût, tiens ! - celle d'une surprise). Cette iception, qui ne manque pas d'intérêt, fait toutefois violence aux phé-|nomènes linguistiques.
Si l'on compare, quant à leur contenu sémantique, les mots homme et Emile pris isolément la différence apparaîtra nettement. Le mothom-rendra effectivement la notion générale d'« être humain doué d'in-slligence et possédant l'usage de la parole », il n'en sera rien pour nile qui n'exprimera pas plus la notion d'« homme » que Minouche elle de « chat ». En effet, il est impossible de dégager une classe de îrsonnes dénommées Emile possédant en commun des traits caractéristiques. On ne peut que constater un certain rapport entre le prénom nile et la notion « homme » « être humain mâle »). Donc, au niveau de la langue-système Emile et Minouche sont dépourvus de la fonction agnitive. Il en est autrement au niveau de la parole. C'est justement ici |ue les noms propres de personnes et d'animaux se conduisent à l'égal Ses noms communs. En effet, les premiers, aussi bien que les derniers, exprimeront des notions particulières (cf. : Jean viendra - Cet homme fviendra).
Donc, les noms propres de personnes et d'animaux posséderont la fonction cognitive (et, évidemment, la fonction référentielle) au niveau ; la parole.
Aussitôt qu'un nom propre acquiert la faculté d'exprimer une notion générale (cf. : un Harpagon, un Tartufe) il sera promu au rang des noms communs et deviendra un mot à fonction cognitive au niveau de la lan-jPgue. Le passage d'un nom propre dans la catégorie des noms commun peut être dû à une connotation qu'on lui attribue sans aucune raison valable.
Confrontons à présent pouah ! et dégoût. Si dégoût rend bien une notion déterminée tout en la nommant, pouah ! traduit en direct un sentiment, une émotion causée par un phénomène de la réalité. Tout comme les notions les émotions reflètent la réalité. Toutefois ces réverbérations émotionnelles se situent à un niveau inférieur en comparaison de la notion. Donc, les interjections possèdent exclusivement la fonction affective qui apparaît aux deux niveaux de la langue. C'est dans le fait que les interjections rendent nos sentiments et non pas des notions qu'il faut chercher l'explication du caractère souvent flottant, imprécis de leur signification.
§ 10. La signification en tant que structure. La majorité des linguistes envisage la-signification comme un des ingrédients du mot.
Ceux qui voudraient dépouiller le mot de son contenu sémantique et l'interpréter de phénomène purement formel ne tiennent pas compte de la fonction essentielle de la langue - celle de communication. C'est le cas de certains structuralistes américains qui ont exclu la catégorie de la signification de leurs recherches. Les études purement formelles des phénomènes linguistiques présentent la langue d'une façon tronquée, incomplète. Ainsi le renoncement à la signification cause de grands inconvénients. Un linguiste, pour peu qu'il veuille connaître la nature des faits qu'il se propose d'étudier, ne saurait se borner à l'examen du plan « expression » et devra pénétrer plus avant le plan « contenu ». Souvenons-nous des paroles de L. Chtcherba au sujet du mot ; il disait que celui qui renonce à la catégorie de la signification en tue l'âme. E. Benveniste a trouvé une autre image pour rendre la même idée : « Voici que surgit le problème qui hante toute la linguistique moderne, le rapport forme : sens que maints linguistes voudraient réduire à la seule notion de forme, mais sans parvenir à se délivrer de son corrélat, le sens. Que n'a-t-on tenté pour éviter, ignorer, ou expulser le sens ? On aura beau faire : cette tête de méduse est toujours là, au centre de la langue, fascinant ceux qui la contemplent » .
La linguistique française n'est jamais allée jusqu'à exclure la signifi-de la langue. Toutefois les termes « sens » et « signification » du fmot n'y ont pas reçu de définition précise. Certains linguistes les em-ploient sans commentaire comme si ces notions ne soulevaient aucun doute ; d'autres éludent consciemment le problème. Il est connu que F. de ? Saussure, « pour ne pas s'embrouiller dans toutes les controverses insti-fluées à ce sujet avait préféré ne pas faire allusion à la signification ou au liens des mots. Il avait parlé de « signifié » et de « signifiant ». »
Dans la linguistique russe ce problème n'a pas été seulement posé mais largement élaboré.
Les linguistes paraissent s'entendre pour attribuer à tout mot une signification soit lexicale, soit grammaticale. On reconnaît que les mots sont porteurs de significations grammaticales lorsqu'ils expriment des fapports entre les notions et les jugements ou bien quand ils servent à I déterminer les notions.
Les linguistes conçoivent différemment la signification lexicale du mot.
Il est évident que la signification du mot n 'est pas l'objet ni le phénomène auquel elle s'associe ; ce n'est point une substance matérielle, mais i contenu idéal. Il reste pourtant vrai que sans ces objets et phénomènes ie la réalité les significations des mots n'existeraient pas. Cette thèse est légalement valable pour les mots exprimant des notions réelles et irréelles.
La signification du mot n'est point non plus le lien entre 1`enveloppe onore d'un mot et les objets ou phénomènes de la réalité, quoique cette wnion soit assez répandue. Par lui-même ce lien entre l'enveloppe so-are des mots et les objets et phénomènes de la réalité, ne peut expliquer la diversité des significations [9, c. 1 0. 57. 15 1]. La signification est avant ut une entité idéale qui ne peut s'identifier avec quelque rapport. Il est utefois indispensable d'en préciser la nature.
Tout en reconnaissant la faculté généralisatrice du mot on oppose arfois la signification à la notion, la première étant interprétée comme catégorie linguistique et la seconde, comme catégorie logique. Seuls les Ilermes seraient susceptibles d'exprimer des notions, alors que lamajonté Ifies mots exprimeraient des significations. En effet, la signification des termes se distingue de celle des mots non terminologiques par son caractère scientifique et universel, il n'en reste pas moins vrai que tout mot ïète la réalité objective, qu'il soit un terme ou non. C'est pourquoi tout fmot en tant que généralisateur se rattache nécessairement à la notion. On peut dire que la notion rendue par un mot constitue le composant fondamental de sa signification. Il est notoire que les notions (précisément les notions coutumières) exprimées par des mots correspondants appartenant à des langues différentes ne coïncident pas-toujours exactement, ce qui se fait infailliblement sentir dans la signification de ces mots Ainsi, pour le mot russe pyxa nous aurons en français bras et main ; pour нога - jambe et pied. Les Français distinguent la rivière et le fleuve ; les Russes ne font pas cette différence, ils emploient dans les deux cas le mot река. Des cas fréquents se présentent lorsqu'un mot, exprimant dans une langue une notion de genre, correspond dans une autre à plusieurs mots rendant des notions d'espèce. On assiste souvent à ce phénomène lorsqu'on passe du français au russe, ce qui s'explique par le caractère abstrait du lexique français dû à des facteurs essentiellement historiques. Le verbe français cuire veut dire « préparer quelque chose par le moyen du feu ». Il n'y a pas de verbe russe correspondant ; les verbes варить, жарить, обжигать (кирпич) n'expriment que des éléments ou certains aspects de la notion rendue par cuire. Il est évident que le sens d'un mot dépend directement de la notion à laquelle ce mot se rattache. Toutefois la notion n'est pas toujours l'unique ingrédient du sens. Les linguistes qui ramènent le sens du mot à la notion qu'il exprime en excluent les « nuances » émotionnelles. Cette conception appauvrit le contenu idéal du mot.