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Добавлен: 05.08.2024
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СОДЕРЖАНИЕ
§ 12. Caractéristique phonétique des mots en français moderne.
§ 58. Remarques préliminaires.
§ 73. La langue nationale et les dialectes locaux. Généralités.
§ 78. L'influence des parlers locaux sur le français national.
Mots et calques internationaux dans le vocabulaire du français moderne
Éléments nouveaux et archaïques
Ainsi, les principales sources de l'enrichissement du vocabulaire à l'examen desquelles nous allons procéder sont : l'évolution sémantique des vocables (mots et locutions), la formation de vocables nouveaux, les emprunts.
CHAPITRE I
L'ÉVOLUTION SÉMANTIQUE DES UNITÉS LEXICALES
§ 18. L'évolution sémantique et son rôle dans l'enrichissement du vocabulaire. La science qui traite de la structure sémantique des unités lexicales de même que de l'évolution de cette structure est appelée sémantique1.
La signification des mots et de leurs équivalents est, pour ainsi dire, un des aspects les plus « sensibles » de la langue. En effet, le contenu sémantique des vocables réagit immédiatement et directement aux moindres changements survenus dans la société, et non seulement dans la société - facteur extralinguistique, mais dans la langue même. Cette extrême « sensibilité » du contenu sémantique des mots rend très difficile la classification des nombreuses modifications de sens.
L'évolution sémantique des mots est une source interne féconde de l'enrichissement du vocabulaire. Il serait encombrant pour la langue d'avoir un vocable nouveau pour chaque notion nouvellement surgie. La langue réussit à accomplir ses fonctions à moindres frais ; elle utilise largement les mots qu'elle possède en leur soufflant une vie nouvelle. Ainsi chaque mot peut développer sa structure sémantique ou son système de significations.
Un mot peut modifier son sens à la suite du changement que subit la notion rendue par ce mot. Cette opinion a été exprimée à plusieurs reprises. « Monter dans sa voiture, remarque H. Mitterand, ce n'est plus s'asseoir sur le siège de son cabriolet et saisir les rênes du cheval, mais s'installer au volant et se préparer à appuyer sur le démarreur. » [12, p. 87]. Au XIXe siècle la lampe était « un récipient renfermant un liquide (huile, pétrole, etc.) susceptible de donner de la lumière en brûlant ». Aujourd'hui ce ne sont plus les lampes à pétrole, mais les lampes électriques, à néon ou à vapeur de mercure qui nous éclairent et un fer à repasser est de nos jours le plus souvent en matière plastique à base de nickel. Dans tous ces cas c'est la notion exprimée qui se transforme, tandis que le mot ne change pas. Généralement les modifications sémantiques de ce genre se font imperceptiblement, et les locuteurs n'en prennent conscience qu'après coup.
Très souvent l'évolution sémantique d'un mot est le résultat de la dénomination d'un objet (ou d'un phénomène) nouveau au moyen d'un vocable désignant un autre objet auquel cet objet nouveau s'associe par quelque rapport. C'est ainsi que le mot cellule dont le premier sens est « une petite chambre dans un monastère » est arrivé à désigner « les alvéoles de cire dans lesquelles les abeilles déposent leur miel », et, plus récemment, ce mot rend aussi les notions scientifiques : cellule végétale, cellule sanguine, cellule photo-électrique. Il en est de même pour les mots homme, tête, bras, bec, maigre, méchant, ruminer, broncher et une quantité d'autres.
Le procès sémantique peut aboutir à un changement total ou à une modification partielle du contenu sémantique d'un mot. Le contenu sémantique change complètement lorsque ce mot acquiert un sens nouveau qui élimine son sens primitif. Nous sommes alors en présence du c h an -gement sémantique total d'un mot. Ainsi le verbe étonner et ses dérivés signifiaient autrefois « frapper d'une vive émotion, ébranler comme par un coup de tonnerre », par exemple : On le vit étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups (Bo s s u e t).
Plus tard ce verbe a pris le sens de « surprendre, frapper l'imagination » qui seul a survécu ; aujourd'hui le verbe étonner ne fait plus partie de la famille des mots tonner, tonnerre. Le sens ancien de l'adjectif sou/ était « rassasié » ; par la suite ce mot a été appliqué exclusivement aux gens « grisés par le vin » (« rassasié de vin ») : ainsi, le mot soûl est devenu le synonyme de ivre et il a même remplacé ce dernier dans l'usage familier. Ramage était au Moyen Âge un adjectif signifiant « qui a beaucoup de branches, de rameaux », puis « qui vit dans les branches » ; ce mot a qualifié en particulier le chant des oiseaux dans les arbres (on disait chant ramage) : enfin ramage est devenu un substantif qui désigne le chant des oiseaux, même s'ils ne sont pas dans les arbres. Candeur ne signifie plus « une blancheur éclatante ». « mais la pureté morale ». On ne dira plus pour une haute montagne qu'elle est hautaine ou pour un chemin raboteux qu'il est scabreux. Les verbes navrer et offenser ne s'appliquent plus aux blessures corporelles, mais seulement aux blessures morales. Gibier n'a plus le sens « de chasse ». Gâter ne signifie plus « ravager, dévaster ».
Le procès sémantique a parfois pour conséquence un changement partiel du contenu du mot. Ici des cas différents se présentent. Le plus souvent on assiste à l'enrichissement du système de significations d'un mot lorsque ce dernier acquiert un sens nouveau qui s'ajoute aux anciens. Nous sommes alors en présence du développement sémantique de ce mot. Ces cas sont très nombreux. Nous allons nous borner à un exemple. Le substantif esprit du latin spiritus avait le sens de « souffle » qu'il a transmis à l'ancien français ; au Moyen Âge il acquert l'acception chrétienne « souffle vital, âme » qui lui vient de la Bible : employé comme terme d'alchimie il reçoit les sens de « essence » et « spiritueux » : le principe d'« immatérialité ». étant à la base de son évolution sémantique ultérieure, esprit a pu donner le sens de « intellect » : ce dernier en est venu à suggérer celui de « être pensant, personne douée d'intelligence ».
Cet exemple prouve que l'évolution sémantique peut suivre un chemin sinueux et imprévisible
Le changement sémantique est aussi partiel lorsque les modifications portent uniquement sur le signalement du mot : ses caractéristiques stylistiques ou ses particularités d'emploi. Ainsi on peut constater un changement sémantique partiel pour envisager et dégringoler qui dans envisager une question, dégringoler l'escalier sont passés du style familier dans le style neutre.
Encore récemment les dictionnaires condamnaient l'emploi du substantif but avec les verbes poursuivre et remplir. Aujourd'hui les expressions poursuivre un but, remplir un but y ont reçu droit de cité. Il en est de même de l'expression éviter qch à qn qui encore au début du XXe siècle était déconseillée. Toutefois nous trouvons déjà chez A. France « // avait évité à sa vieille mère les fatigues d'une longue station ». Les verbes signalés n'ont subi qu'une modification sémantique partielle puis-. qu'ils n'ont fait que réaliser dans un nouveau contexte un sens qu'ils possédaient déjà (cf. : poursuivre un idéal, remplir une fonction, éviter un ennui).
L'évolution sémantique peut enfin aboutira l'apparition d'homonymes dits sémantiques et qui sont des mots remontant à la même origine et, par conséquent, caractérisés par la même forme, mais dont le contenu sémantique est totalement séparé1. Tel est le cas de grève « cessation de travail par les ouvriers coalisés » qui est aujourd'hui un homonyme de grève « plage sablonneuse ou caillouteuse ». Il en est de même pour tirer « envoyer au loin (une arme de trait, un projectile) au moyen d'une arme » qui ne se rattache plus à tirer « amener à soi ou après soi ». Table -« meuble posé sur un ou plusieurs pieds » est un homonyme de table -« liste d'un ensemble d'informations » (table de multiplication, table des matières). Il y a eu aussi rupture sémantique entre réfléchir « penser, méditer » et réfléchir « renvoyer dans une direction opposée », par exemple : réfléchir un rayon, une onde.
L'évolution sémantique des mots est une des principales voies de l'enrichissement du vocabulaire1. D'où le grand rôle de la sémantique, l'importance des études visant à révéler les lois présidant à l'évolution du sens des mots.
§ 19. La polysémie et la monosémie des mots. Contrairement à un mot monosémique qui n'a qu'un seul sens un mot polysémique possède plusieurs sens au niveau de la langue-système à une époque déterminée.
Généralement les linguistes reconnaissent que la grande majorité des mots est polysémique, que les mots ont tendance à prendre de nouvelles acceptions.
M. Bréal affirmait que la polysémie est un des indices propres aux mots. La même idée était émise par le linguiste russe M.M. Pokrovski. Selon O. Jespersen, la langue, sans la polysémie propre au mot, serait devenue « un enfer linguistique », aucune mémoire n'aurait suffi pour retenir cette quantité de vocables à sens unique. En effet, le mot s'avère assez souple pour être utilisé à plusieurs fins communicatives à la fois, grâce à ses acceptions variées qui toutefois ne portent pas atteinte à son intégrité.
Il n'y a guère de limite tranchée entre les sens d'un même mot ; au contraire, ils se rattachent par des liens sémantiques plus ou moins appa-rents, toujours présents. Tant que les sens, aussi distincts soient-ils, s'unissent par des attaches sémantiques, nous sommes en présence d'un même vocable polysémique. Sitôt que les liens sémantiques qui unissaient lessignifications d'un vocable se rompent, nous assistons à l'homonymie qui est la limite sémantique d'un mot.
À la suite de son évolution historique le mot développe son système de sens, il s'enrichit d'acceptions nouvelles. La polysémie est précisément la faculté du mot d'avoir simultanément plusieurs sens à une époque donnée. Le mot peut donc généraliser dans des directions différentes. La faculté du mot d'exprimer simultanément des sens différents pourrait être illustrée par les substantifs drapeau, toilette et perle. Le substantif drapeau, diminutif de drap 1) désignait d'abord un morceau de drap ; 2) ce morceau fixé à une hampe est devenu un signe de ralliement pour les soldats, d'où les expressions : le drapeau du régiment, être sous les drapeaux : 3) plus tard, ce mot a signifié l'emblème d'une nation ; 4) et enfin il a commencé à s'employer dans le sens de « patrie » : défendre le drapeau - « défendre sa patrie ». Toilette 1) n'offrait autrefois à l'idée qu'une petite toile, une petite serviette de toile on retrouve encore ce sens primitif dans « la toilette » des tailleurs, morceau de toile qui sert à envelopper leur ouvrage : 2) ce même mot a désigné une petite table garnie de cette serviette et tout ce qui sert à la parure ; 3) ensuite il a pris le sens de « parure, habillement » ; 4) et, enfin, il a servi à exprimer l'action de se nettoyer, de se vêtir. Le mot perle a désigné 1) tout d'abord un corps rond et nacré qui se forme dans certains coquillages ; 2) puis, par analogie, une petite boule de verre, de jais, d'or... percée d'un trou et qui sert d'ornement : pris au figuré il nomme : 3) des gouttes de rosée et 4) une personne ou chose sans défaut.
Cette plasticité du mot qui repose sur son caractère asymétrique est un bienfait pour la langue. 11 n'y a guère de cloisons étanches entre les significations d'un même mot ; au contraire, elles se rattachent par des < liens sémantiques plus ou moins apparents, toujours présents.
Les liens sémantiques que les significations d'un même mot entre-j tiennent sont d'ordre dérivationnel (épidigmatiques).
Les significations d'un mot polysémique doivent nécessairement receler des traits (des sèmes) communs. Ces traits communs peuvent rattacher plusieurs significations à l'une d'entre elles (il y a alors comme une sorte de rayonnement des significations d'un seul point ce qui peut êtr représenté par le schéma) :
ou
rattacher les significations consécutivement, alors on pourrait
parler
d'enchaînement, le schéma en sera le suivant :
Souvent
ces deux types de rapports sont combinés, ce phénomène pourrait
être qualifié de ramification et visualisé par le schéma :
II est à noter que la polysémie est un des traits caractéristiques du vocabulaire français1 [13, p. 76].
Quoique les mots soient généralement polysémiques, les gens n'éprouvent aucune difficulté à se comprendre. Cette facilité de la compréhension est due à la monosémie des mots dans la parole. Donc, le mot est polysémique et monosémique à la fois. Il est généralement polysémique comme unité de la langue-système et nécessairement monosémique comme unité de la parole. La polysémie et la monosémie du mot forment une unité dialectique. La monosémie du mot peut être créée par le contexte verbal. Citons quelques exemples :
Tout salon, qui n 'est point rempli de fossiles et d'âmes pétrifiées, présente, comme deux couches de terrains, deux couches de conversations superposées l'une à l'autre... (Ro 11 a n d).
Il est évident que dans ce fragment le moifossile est employé dans le Jsens de « personne à idées arriérées » et non pas au sens propre de « débris ; plantes ou d'animaux trouvés dans les terrains anciens » :
« ...je compris enfin que la France était faite de mille visages, qu 'il y pz avait de beaux et de laids, de nobles et de hideux, et que je devais hoisir celui qui me paraissait le plus ressemblant ». (Ga r y).
Il apparaît nettement que le mot visage rend ici le sens abstrait de t aspect ».
Le contexte, compris au sens le plus large 'de ce terme, n'est pas seulement l'environnement, l'entourage des mots qui précise le sens d'un vocable donné (contexte verbal), mais aussi l'ambiance extra-linguistique qui le situe (contexte de situation). Le contexte de situation permet des ellipses dans le contexte verbal
La polysémie des mots étant un des traits caractéristiques du français, le contexte y prend une importance particulière comme actualisateur sémantique
II y a parfois tendance à exagérer le rôle du contexte auquel on attribue à tort la faculté de conférer à lui seul du sens à un mot. Aussi grande soit-elle, l'importance du contexte n'est point absolue. On peut dire avec S. Ullmann que « le mot est avant tout une unité sémantique [14. p 94] Pris artificiellement à l'état isolé le mot apparaît dans son système sémantique complexe où domine généralement un des sens perçu comme étant le sens central. Le contexte permet de réaliser selon les besoins de communication l'un ou l'autre sens d'un mot polysémique
La monosémie du mot peut être aussi créée par le milieu (local, historique et social). En effet, le sens du mot dépend de la région, de la province où ce mot est employé. Ainsi dans le Poitou quitter s'emploie pour « laisser ». Le mot masure est employé dans le œuvres de G Flaubert dans l'acception normande de « basse-cour ». Dans la région de Saint-Etienne pour rendre l'idée d'« allumer le feu » on dit éclairer le phare
Le sens des mots dépend parfois de l'époque historique à laquelle ces mots sont employés. Le mot galère désignait au XVIP siècle « un navire de guerre ou de commerce allant à la voile et à la rame » ; il avait aussi le sens de « peine infligée aux criminels qu'on envoyait ramer sur les galères » ; l'expression envoyer aux galères signifiait donc « une peine grave » ; plus tard les rames sur les vaisseaux ont disparu, les criminels ont été envoyés dans des bagnes, pourtant la locution envoyer aup} galères est restée dans la langue, tandis que le galérien est devenu « un] forçat qui subit sa peine dans un bagne »
Au XVIIe siècle révolution (du latin revolutio. dérivé de revolvere « retourner ») était employé en qualité de terme astronomique et signifiai^ « mouvement d'un corps céleste sur son orbite » ; au XVIIIe siècle ce mot avait déjàun sens politique mais s'employait comme synonyme de « d'État », et seulement au XIXe siècle il a été appliqué aux changement profonds dans la société.
Le verbe amuser qui de nos jours veut dire « distraire, divertir » avaï| au XVIIe siècle le sens d'« occuper en faisant perdre le temps » :
Amusez-le du moins à débattre avec vous, Faites-lui perdre temps.. (Molière).
En lisant les œuvres de Rabelais, Montaigne, Corneille, Racine, Pascal, Boileau, Molière on trouve à tout moment des mots dont les acceptions sont tombées depuis en désuétude. Dans cette phrase de Montaigne :
Cela les rend ineptes à la conversation civile
le mot inepte est employé dans le sens de « qui n'est pas apte ».
Encore au XVIIe siècle le sens de imbécile était celui de « faible ». Les paroles de B. Pascal : « Homme, imbécile ver de terre » ne prêtaient pas à confusion. Au siècle suivant le sens du mot avait évolué.'Ce fait est confirmé par la fameuse anecdote qui raconte que Voltaire n'ayant pas compris la phrase de Corneille :
Le sang a peu de droit dans le sexe imbécile
où le sexe imbécile est employé pour « le beau sexe » (littéralement - le sexe faible »), s'est exclamé : « C'est une injure très déplacée et très grossière, fort mal exprimée ».
Le mot peut acquérir un sens particulier selon le milieu social et professionnel où il a cours.
Le mot opération prend une valeur différente dans la bouche d'un médecin, d'un militaire ou d'un financier. Le mot veine prononcé par un docteur sera appliqué à l'homme dans le sens de «вена, жила», ce même mot prononcé par un mineur prendra le sens de «рудная жила».
Contrairement aux mots à plusieurs sens qui constituent la majoritédu lexique, les mots à sens unique de la langue courante sont relativement peu nombreux. Parmi ces mots il y a ceux du genre de bouleau,platane, frêne, canari, chardonneret, pinson ; chaumière, villa, cottage, yourte, etc. Ce sont généralement des mots désignant des objets ouphénomènes faisant partie de quelque classe plus ou moins restreinteformant variété par rapport à l'espèce ou espèce par rapport au genre. Pourtant ces mots peuvent aussi à tout moment acquérir des acceptions nouvelles.
Des cas nombreux se présentent où les mots de ce type ont plus d'un is ; tels sont pin, sapin, tilleul qui désignent l'arbre et le bois fourni par : arbre ; pigeon, merle, pie qui étant des dénominations d'oiseaux sergent aussi à caractériser l'homme. On dira être unpigeon dans une affaire 3ur « un homme qui se laisse rouler », un vilain, un beau merle pour « un ih'Tain personnage », une petite pie pour « une personne niaise » et une pie pour « une femme très bavarde ».
Une place à part revient aux termes. Les termes sont des mots ou eùrs équivalents d'un emploi relativement restreint et exprimant des con-spts scientifiques ou spéciaux. Les termes dans le cadre d'une terminologie devraient être monosémiques. C'est une des conditions du bon fonctionnement des termes dans la langue. Un terme à plusieurs sens est un moyen imparfait de communication.
Le terme doit non seulement avoir un seul sens, mais dans chaque terminologie spéciale un concept ne doit être rendu dans l'idéal que par un seul terme. Les termes synonymes n'ont aucune raison d'être, ils sont plutôt un inconvénient, et il y a tendance, parmi les initiés, à les différencier. À titre d'exemple citons les termes sens et signification qui sont employés indifféremment dans la langue courante, mais nettement séparés dans l'ouvrage de P. Guiraud traitant de la sémantique : signification est compris comme le procès sémantique, tandis que sens a une valeur statique [15, p. 9]'.
Une autre condition importante du juste fonctionnement des termes est l'absence de toute nuance affective. En effet, les termes manifestent la tendance de présenter les phénomènes de la réalité du point de vue rationnel. Les termes ne servent pas à exprimer les émotions. Pourtant les termes, faisant partie du vocabulaire d'une langue, subissent l'effet des mêmes lois qui régissent le vocabulaire en entier. C'est pourquoi les termes, tout comme les autres mots d'un emploi courant, parviennent parfois à exprimer plusieurs sens. Il arrive qu'il ne suffise pas de tous les efforts réunis des linguistes et des spécialistes de l'une ou l'autre branche de l'activité humaine pour empêcher un terme de s'approprier une acception nouvelle.
§ 20. Le sens et l'emploi sémantique d'un vocable. Il y a une différence de principe entre le sens et l'emploi sémantique d'un mot. Pour un mot polysémique il y aura autant de sens que de notions distinctes. Ainsi» dans chapeau on dégage les sens de « coiffure d'homme ou de femme », « partie supérieure d'un champignon», « partie supérieure ou terminale de certaines pièces mécaniques » ; par contre, dans recevoir le chapeau qui se dit d'un évêque promu à la dignité de cardinal, chapeau rendra toujours la notion de « coiffure » et nous serons en présence d'un de ses emplois sémantiques.