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Добавлен: 05.08.2024
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Le 13 juillet, en fin de matinée, Joséphine revenait d’avoir couru dans les bois. Un souffle de vent venu de la mer soulevait ses cheveux qui retombaient en maigres queues sur le bout de son nez et son tee-shirt orange lui collait à la peau, dessinant des plaques disgracieuses de transpiration. La sueur lui brouillait la vue et lui piquait les yeux.
Lasse de penser, il y a trente ans papa mourait, il y a trente ans papa mourait, il y a trente ans papa mourait, elle avait chaussé ses baskets et était partie courir. Quarante-cinq minutes ! Elle avait tenu quarante-cinq minutes ! Elle regarda sa montre et se félicita. Courir l’aidait à penser. Elle déroulait sa pensée au fur et à mesure que ses foulées s’amplifiaient. Il avait plu pendant la nuit. Elle sentait l’odeur de la terre mouillée, l’odeur qui fait remonter toutes les odeurs, qui exhale la fougère, le chèvrefeuille, la mousse des bois, les champignons, les feuilles mortes en un bouquet de saveurs et, par-dessus tout, comme une brume vaporisée dans l’air, l’odeur salée de la mer qui venait se déposer sur son visage et qu’elle léchait à petits coups de langue. Elle courait en écoutant l’oiseau qui criait « pffiit, pffiit, pfiit », elle entendait « vite, vite, vite » et accélérait le pas. Ou celui qui disait « mais oui, mais oui, mais oui… » et elle parlait à son père. Papa, petit papa, si tu es là, fais-moi un signe… « mais oui, mais oui, mais oui », il va répondre bientôt l’éditeur ? Qu’est-ce qu’il fabrique ? Près de quinze jours qu’il l’a reçu ! Mais oui, mais oui… répondait l’oiseau. Ce serait bien qu’il donne sa réponse aujourd’hui, cela voudrait dire que tu veilles sur le manuscrit ! Hier, sa mère avait appelé et longuement parlé avec Iris. « Maman pense que Chef a une maîtresse, avait chuchoté Iris à Jo. Tu imagines Chef au lit ? » Elle avait mis le doigt sur la bouche pour ne pas parler devant les enfants et elles s’étaient retrouvées toutes les deux dans la cuisine, quand tout le monde était couché. « Elle le trouve changé, émoustillé, rajeuni. Il paraît qu’il met des crèmes de beauté, se teint les cheveux, a perdu du ventre et découche ! Maman flaire la rivale. Elle a trouvé une photo de Chef enlaçant une femme, en fouillant dans ses affaires. Une brune voluptueuse au décolleté avantageux avec de longs cheveux noirs. Une jeunette. Derrière la photo, il avait gribouillé un
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prénom : Natacha, et un cœur. La photo provenait d’un dîner au Lido. Il paraît qu’il se ruine pour elle et fait passer les notes en frais professionnels. À son âge ! Tu te rends compte ! – Qu’estce qu’elle va faire ? » avait demandé Joséphine, se souvenant de la scène entrevue sur le quai de la gare.
Josiane était blonde, potelée et avait passé l’âge d’être appelée jeunette. Ainsi il a plusieurs maîtresses, pensa-t-elle, presque admirative. Quelle nature !
« Elle prétend qu’elle a un Scud contre lui ! Elle s’en fiche qu’il la trompe mais s’il veut divorcer, elle lui balance son Scud ! – Un Scud ? avait demandé Joséphine. Qu’est-ce que ça peut bien être ? – Une histoire d’abus de bien social. Elle est tombée sur un dossier très compromettant ! C’est vrai que ça peut faire mal ce genre de choses. Il a intérêt à se tenir à carreau s’il ne veut pas se retrouver ruiné et à la une des journaux. »
Pauvre Chef ! pensait Joséphine en regardant le poteau rouge qui marquait l’entrée de la propriété des Dupin, il a le droit de tomber amoureux, il n’a pas dû toujours rigoler avec notre mère ! Dans le ciel flottaient des nuages blancs qui découpaient des lettres blanches et rondes sur l’azur.
Iris l’attendait, triomphante, sur les marches de la maison, vêtue du dernier modèle de chemise Lacoste et d’un pantacourt blanc. Ses immenses yeux bleus paraissaient encore plus grands quand elle était hâlée. Elle lança un regard apitoyé sur l’accoutrement de Joséphine et annonça, fièrement :
—Cric et Croc croquèrent le grand Cruc qui croyait les croquer !
Joséphine se laissa tomber sur les marches et, s’épongeant le front avec son tee-shirt, elle demanda :
—Tu as enfin réussi à faire un soufflé ?
—Tu n’y es pas du tout.
—Alexandre a conduit pour la première fois tout seul autour de la maison ?
—Encore moins…
—Tu attends un bébé ?
—À mon âge ? T’es folle !
Soudain, elle leva la tête vers sa sœur et comprit.
— Serrurier a téléphoné.
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— Bingo ! et il adore !
Joséphine roula à terre et resta allongée, les bras en croix, à regarder les nuages écrire dans le ciel. Elle dessina les lettres « et il adore ! ». Elle avait réussi ! Florine allait naître une deuxième fois ! Et Guillaume, et Thibaut, et Baudouin, et Guibert et Tancrède ! Ils étaient jusqu’à maintenant des figurines allongées dans une boîte, enveloppées de papier de soie, attendant le coup de baguette magique… Ils allaient pouvoir s’animer et reposer sur les rayons des librairies et des bibliothèques !
Iris vint se planter devant elle, solidement campée sur ses pieds. Ses longues jambes bronzées et fines dessinaient un V inversé, le V de la victoire.
—Il adore. Aucune correction. Tout parfait. Sortie en octobre. Gros tirage. Succès pour les fêtes. Grosse campagne de publicité. Spots radio. Spots télé. Spots journaux. Affiches Abribus. Pub partout !
Elle leva les bras en l’air et, se laissant tomber à côté de Jo, roula à terre.
—Tu as réussi, Jo ! Tu as réussi ! Il était cul par-dessus tête ! Époustouflé ! Merci ! Merci ! Tu es magnifique, tu es merveilleuse, tu es incroyable !
— Il y a trente ans pile, papa mourait. « Les pétards du 14 juillet… » C’est à lui qu’il faut dire merci.
—Ah ? Ça fait trente ans ?
—Aujourd’hui.
—Oui, mais c’est toi qui as écrit le livre ! Ce soir, on fait la fête. On va au restaurant. On boit du champagne, on mange du caviar à la louche, des écrevisses à la nage, des profiteroles au chocolat !
—J’ai couru en pensant à lui, je lui ai demandé de donner un coup de pouce au livre et…
—Arrête ! C’est toi qui as écrit le livre, pas lui ! lança-t-elle avec une pointe d’agacement dans la voix.
Pauvre Jo. Triste Jo. Accro aux sentiments et aux illusions de pacotille. Jo et son insatiable besoin d’aimer, de s’en remettre à un autre qu’elle. Jo qui ne se reconnaît jamais aucun mérite. Iris
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haussa les épaules et son esprit revint au livre. C’était à elle de jouer, maintenant. À elle de reprendre le flambeau.
Elle s’appuya sur les coudes et déclara :
—À partir de maintenant, je suis un écrivain ! Il va falloir que je pense en écrivain, que je mange en écrivain, que je dorme en écrivain, que je me coiffe en écrivain, que je m’habille en écrivain…
—Que tu fasses pipi comme un écrivain !
Iris n’entendit pas. Perdue dans ses pensées, elle échafaudait des plans de carrière. Elle s’arrêta brusquement et réfléchit.
—Comment je vais faire tout ça ?
—Aucune idée. On a dit qu’on se répartissait les rôles. À ton
tour !
Elle tentait de parler de manière désinvolte mais le cœur n’y était pas.
Le soir même, Philippe, Iris et Jo allèrent dîner au Cirro’s. Philippe gara sa grosse berline entre deux voitures sur le front de mer. Iris et Joséphine se tortillèrent pour en sortir. Iris effleura de la main la carrosserie d’une voiture rouge décapotable. Un homme brun, en veste de daim beige, à la fine moustache, rugit : « Faites attention ! C’est ma voiture ! »
Iris le toisa et ne répondit pas.
—Quel imbécile ! murmura-t-elle en s’éloignant. Pour un peu, il aurait fallu faire un constat. Ce que les hommes sont chatouilleux avec leur voiture ! Je te parie qu’il va dîner sur son capot pour que personne ne l’approche.
Elle s’éloigna en faisant claquer ses mules Prada et Joséphine la suivit en courbant le dos. Luca prenait le bus. Luca portait une vieille parka. Luca se rasait un jour sur trois. Luca ne rugissait pas. Il était revenu à la bibliothèque fin juin et ils avaient repris leurs longues pauses à la cafétéria.
«Que faites-vous cet été ? avait-il demandé en plongeant ses yeux tristes dans les siens. – Je vais chez ma sœur au mois de juillet, à Deauville. Au mois d’août, je ne sais pas. Les filles seront chez leur père… – Je vous attendrai alors. Je reste ici tout l’été. Je vais pouvoir travailler en paix. J’aime l’été à Paris. On se croirait dans une ville étrangère. Et puis, la bibliothèque est vide, on n’attend plus pour avoir les livres… »
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Ils s’étaient donné rendez-vous début août et Joséphine était repartie, heureuse à l’idée de le revoir.
Iris commanda du champagne et leva le verre à la santé du livre.
—Ce soir, je me sens comme la marraine d’un bateau qui va s’élancer dans les flots, lâcha-t-elle, pompeuse. Je souhaite au livre longue vie et prospérité…
Philippe et Joséphine trinquèrent avec elle. Ils goûtèrent en silence leurs coupes de champagne rosé. Une légère buée glaçait le bord des verres, l’ourlant d’une couleur irisée. Le téléphone de Philippe sonna. Il regarda le numéro du perturbateur et déclara « je suis obligé de le prendre ». Il se leva et alla discuter sur les planches. Iris plongea alors la main dans son sac et en sortit une belle enveloppe blanche cartonnée.
—Pour toi, Jo. Pour que, pour toi aussi, ce soir soit une fête !
—Qu’est-ce que c’est ? demanda Joséphine, étonnée.
—Un petit cadeau… qui te rendra la vie plus légère ! Joséphine prit l’enveloppe, l’ouvrit, en sortit une carte
gansée de rose où était écrit en lettres dorées de la grande écriture d’Iris : « Happy you ! Happy book ! Happy life ! » Un chèque était plié à l’intérieur de la carte. Vingt-cinq mille euros. Joséphine rougit et remit le tout dans l’enveloppe, mortifiée. Le prix de mon silence. Elle se mordit les lèvres pour ne pas pleurer.
Elle n’eut pas le cœur à balbutier un remerciement. Elle aperçut Philippe qui l’observait de loin ; il avait terminé sa conversation et revenait vers elles. Elle se força à sourire.
Iris s’était levée et faisait de grands gestes en direction d’une jeune fille qui se dirigeait vers une table au bord de la plage.
—Eh ! Mais c’est Hortense ! Qu’est-ce qu’elle fait là ?
—Hortense ? se reprit Joséphine.
—Mais oui… regarde.
Elle cria en direction d’Hortense. Hortense s’arrêta et vint vers eux.
—Qu’est-ce que tu fais là, ma chérie ? demanda Iris.
—J’étais venue vous faire un petit coucou ! Babette m’a dit que vous dîniez ici et je ne voulais pas rester seule avec les deux petits…
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—Assieds-toi avec nous, dit Iris en lui montrant un fauteuil.
—Non, merci… Je vais aller retrouver mes copains qui sont au bar à côté.
Elle fit le tour de la table, embrassa sa tante, sa mère, son oncle et demanda à Joséphine :
—Tu me donnes la permission, maman chérie ? Tu es très en beauté, ce soir !
—Tu trouves ? dit Joséphine. Pourtant je n’ai rien de spécial. Si, j’ai couru ce matin, c’est peut-être ça…
—Ce doit être ça ! Allez… À tout à l’heure ! Amusez-vous
bien.
Joséphine la regarda disparaître, intriguée. Elle me cache quelque chose. Ce n’est pas normal qu’Hortense me fasse un compliment.
—Allez, dit Philippe. À la santé du livre !
Ils reprirent leurs coupes. Le garçon apporta les cartes pour qu’ils commandent.
—Nous vous recommandons les écrevisses, ce soir, elles sont délicieuses…
—Au fait, demanda Philippe, il s’appelle comment ce livre ? Joséphine et Iris se regardèrent, abasourdies. Elles n’avaient
pas pensé au titre.
—Zut ! dit Jo. C’est vrai, ça, je n’ai pas pensé au titre !
—Pourtant, je t’ai consultée souvent ! la coupa Iris. Tu m’as toujours dit que tu étais très bonne pour les titres et tu ne m’en as pas trouvé un !
Elle tenta d’effacer la gaffe de Joséphine. Insista, dit :
—Depuis le temps que je t’ai passé le manuscrit en te suppliant de me faire des suggestions, et rien ! rien de rien ! Tu m’avais promis, Jo, ce n’est pas sympa !
Joséphine, le nez plongé dans la carte, n’osait regarder Philippe. Il la dévisageait sans rien dire, le regard lourd de colère. Cette scène lui rappelait une autre scène, il y a quinze ans. L’ambition est une passion dévastatrice, pensa-t-il. L’avare se repaît de son or, le débauché se repaît de chair, l’orgueilleux se bouffit de vanité, mais l’ambitieux qui n’a pas réussi, de quoi se nourrit-il si ce n’est de lui-même ? Il se ronge, il se détruit lentement, rien ne peut apaiser sa soif de briller, de réussir. Il
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est prêt à se vendre ou à s’emparer de l’âme et du talent des autres pour se hisser jusqu’au succès. Pour qu’enfin on l’applaudisse. Ce qu’elle ne parvenait pas à faire elle-même, Iris le faisait faire par les autres et endossait une gloire obtenue par procuration. Cela avait failli marcher une fois. Elle récidivait et, cette fois-ci, la victime était consentante. Son regard tomba sur Joséphine qui se dissimulait derrière la carte.
— Tu as la mauvaise carte, Jo. C’est celle des vins…
Elle bafouilla, murmura « je suis désolée, je me suis trompée ».
Philippe vint à son secours.
—Ce n’est pas grave ! On ne va pas gâcher ta fête, n’est-ce pas, ma chérie ? dit-il en se retournant vers Iris.
Il avait légèrement appuyé sur le « ta » puis sa voix était remontée en une douce ironie pour finir dans ce « ma chérie » suave et mordant.
—Allez, Jo, poursuivit-il, souris ! On le trouvera, ce titre.
Ils trinquèrent à nouveau pendant que le garçon revenait se placer à leurs côtés pour prendre la commande. Un léger vent s’était levé, les franges des parasols tremblaient, le sable se déplaçait en frissonnant. On respirait l’odeur de la mer que dissimulaient des bosquets de verdure plantés dans de grandes jardinières en bois blanc. Une fraîcheur subite descendit sur les épaules des dîneurs. Iris trembla et resserra son châle sur les épaules.
— On est venus pour faire la fête, non ? Alors au succès du livre et à notre succès à tous les trois !
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Quatrième partie
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—Qu’est-ce que vous faites que les autres ne font pas ?
—Je tète encore ma mère.
—Que manque-t-il à votre bonheur ?
—Un habit de carmélite.
—D’où venez-vous ?
—Je suis tombée du ciel.
—Êtes-vous heureuse ?
—Oui… pour quelqu’un qui veut se suicider tous les jours.
—À quoi avez-vous renoncé ?
—À être blonde.
—Que faites-vous de votre argent ?
—Je le donne. L’argent porte malheur.
—Quels sont vos plaisirs favoris ?
—Souffrir.
—Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
—Une bombe atomique.
—Citez trois contemporains que vous détestez ?
—Moi, moi et moi.
—Que défendez-vous ?
—Le droit de me détruire.
—Qu’êtes-vous capable de refuser ?
—Tout ce qu’on veut m’imposer par la force.
—Qu’avez-vous été capable de faire par amour ?
—Tout. Quand on est amoureux, quatre-vingt-dix-huit pour cent du cerveau ne fonctionne pas.
—À quoi vous sert l’art ?
—À attendre que la nuit tombe.
—Que préférez-vous en vous ?
—Mes longs cheveux noirs.
—Seriez-vous capable de les sacrifier pour une cause ?
—Oui.
—Laquelle ?
—Toutes les causes défendues avec sincérité sont bonnes.
—Si je vous demandais de les sacrifier maintenant, le feriezvous ?
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—Oui.
—Qu’on m’apporte des ciseaux !
Iris ne broncha pas. Ses grands yeux bleus regardaient la caméra de télévision et son visage ne trahissait aucune appréhension. Vingt et une heures. Une grande chaîne publique. Toute la France regardait. Elle avait bien répondu, n’avait oublié aucun effet. Une assistante apporta sur un plateau argenté une grande paire de ciseaux. L’animateur les prit et, s’approchant d’Iris, lui demanda :
—Vous savez ce que je vais faire ?
—Vos mains tremblent.
—Vous acceptez et vous ne porterez pas plainte ? Dites oui, je le jure.
Iris étendit la main et prononça les mots « oui, je le jure » d’un ton égal comme s’il ne s’agissait pas d’elle. L’animateur s’empara des ciseaux, les montra à la caméra. L’assistance retenait son souffle. L’homme eut un léger mouvement de recul et se dressa à nouveau face à la caméra en brandissant les ciseaux. On aurait dit qu’il agissait au ralenti. Qu’il faisait durer cet insoutenable suspense, attendant qu’Iris se reprenne et proteste. Ah ! si on pouvait couper et mettre de la pub ! La minute coûterait cher. À ma prochaine émission, les écrans publicitaires vont exploser. Puis il s’approcha, caressa les lourds cheveux d’Iris, les soupesa, les étala sur ses épaules et donna le premier coup de ciseau. Cela fit un bruit sourd, un crissement de limaille et de soie. L’homme recula, laissant se détacher une masse de cheveux noirs qu’il saisit. Il se retourna vers le public, brandit son trophée. On entendit un murmure de stupéfaction horrifiée. Iris ne bougeait pas. Elle restait droite, indifférente, les yeux grands ouverts. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, suggérant une extase. L’homme souleva d’autres mèches de cheveux épais, noirs, étincelants. Les lissa et approcha les ciseaux. Les mèches de cheveux tombaient sur la longue table ovale. Les autres invités s’écartaient comme s’ils ne voulaient pas être complices de cette mise à mort audiovisuelle.
Le silence était total. En régie, on choisissait des plans de spectateurs stupéfaits qu’on intercalait entre chaque coup de ciseau.
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