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Добавлен: 05.08.2024
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marché, il avait raflé la mise. Il tenait maintenant toutes les manettes. Il avait réussi à évincer Henriette de ses affaires et il venait de louer un grand appartement, juste à côté du bureau, pour y installer Josiane et Junior. Dans un bel immeuble avec concierge, interphone, plafonds hauts, parquets cirés façon Versailles et cheminées à trumeaux. Rien que du beau linge : des barons, des baronnes, un Premier ministre, un académicien et la poule d’un industriel connu. Il était confiant. Josiane allait revenir. Sur des roulettes, sur des roulettes. Le matin, quand il arrivait au bureau, il montait les marches sur la pointe des pieds, avançait tout doucement, passait la tête, fermait les yeux et se disait : Elle va être là, ma petite caille ! Avec son ventre en sautoir et ses cheveux blonds en buisson ! Installée derrière la table, le téléphone bloqué contre son cou, elle va me dire y a monsieur Machin qui a appelé et monsieur Trucmuche qui attend sa commande, magne-toi le cul, Marcel, magne-toi le cul ! Et moi, je dirai rien, je plongerai la main dans ma grande fouille et je lui poserai les clés de l’appartement entièrement refait à neuf pour qu’elle aille m’y attendre. Qu’elle se délasse, qu’elle se prélasse, qu’elle dévore des côtes de bœuf et des gigots saignants pour que Junior soit un gros bébé joufflu, braillard, costaud comme les deux jambes d’un zouave. Qu’elle mitonne toute la journée sur le grand lit de notre chambre en mangeant des pâtes de fruits, du saumon bien gras et des haricots verts pour la chlorophylle. Dans la chambre manque plus que les rideaux… Je vais demander à Ginette de s’en occuper.
Il montait l’escalier, léger et frais. Il avait repris l’entraînement et se sentait vibrant comme un petit poisson de torrent de montagne. Et je vais lui sauter dessus, la rouler dans mes bras, la pourlécher, la pomponner, lui masser les doigts de pied, la poudrer, la…
Elle était là. Solennelle derrière son bureau. Le ventre pointé en avant. L’œil affûté.
—Comment vas-tu, Marcel ? Il bégaya :
—T’es là ? C’est bien toi ?
—La Vierge Marie en personne et le petit têtard bien au chaud dans mon ventre…
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Il se laissa tomber à ses pieds, posa sa tête sur ses genoux et murmura :
— Tu es là… Tu es revenue…
Elle mit la main sur sa tête, respira l’odeur de son eau de toilette.
—Tu m’as manqué, tu sais, Marcel…
—Oh ! Choupette ! Si tu savais…
—Je sais. J’ai croisé Chaval au bar de chez George…
Elle lui raconta tout : sa fuite dans un palace, son mois et demi à boulotter les plats les plus chers sur la carte, le grand lit moelleux, la chambre avec une moquette si épaisse qu’elle n’avait pas besoin de porter de chaussons, le room service et les larbins, les dizaines de larbins qui s’alignaient dès qu’elle appuyait sur un bouton doré.
—C’est bon le luxe, mon Marcel. C’est bon mais, au bout d’un moment, on s’en lasse. C’est toujours pareil, toujours excellent, toujours tout doux, si tu veux mon avis, ça manque d’aspérités, et je comprends qu’ils aient du vague à l’âme, les rupins… Alors, un jour que je remontais dans ma chambrette à cinq cents euros la nuit, j’ai aperçu Chaval qui éclusait au bar, tout meurtri par la petite Hortense qui le rend abruti ; il m’a dit, pour ton coup d’éclat, et j’ai tout compris ! les précautions que tu prenais avec le Cure-dents, avec moi, avec ma situation… J’ai compris, mon bon gros, que tu m’aimais, que tu taillais un empire pour Junior. Mon sang n’a fait qu’un tour et je me suis dit : Je vais aller retrouver Marcel…
—Oh, Choupette ! Je t’ai tellement attendue ! Si tu savais… Josiane se reprit et lança :
—Le seul truc qui me chiffonne, c’est que tu m’aies pas fait confiance, que t’aies pas lâché l’information…
Marcel allait répondre, elle le bâillonna de sa petite main grasse et rose.
—C’est à cause de Chaval ? T’avais peur que je cafarde ? Marcel soupira :
—Oui, je suis désolé, Choupette, j’aurais dû m’abandonner mais là, j’ai calé.
—C’est pas grave. On efface tout. On repart de rien du tout. Mais tu me fais plus jamais le coup de la méfiance…
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— Plus jamais…
Il se releva, fouilla dans sa poche et exhiba le trousseau de clés de l’appartement.
—C’est pour nous. Tout est décoré, arrangé, pourléché. Manque les rideaux dans la chambre… J’hésitais pour le coloris, je voulais pas te donner de l’urticaire avec des couleurs hasardeuses…
Josiane s’empara des clés et les compta.
—Ce sont de belles clés, bien lourdes, bien épaisses… Les clés du paradis ! On crèche où ?
—Juste à côté. Comme ça, j’aurai pas longtemps à marcher pour venir te trousser, roucouler et surveiller les progrès du petit…
Il posa la main sur le ventre de Josiane et ses yeux se remplirent de larmes.
—Il bouge déjà ?
—Comme un échappé du Tour de France. Attends un peu et il va te filer un coup de pédalier qui va te casser les poignets. C’est un bouillant, Junior !
—Comme son père, se rengorgea Marcel en massant le ventre rond dans l’espoir que Junior se réveille. Je peux lui parler ?
—C’est même recommandé. Présente-toi d’abord. J’ai été longtemps en pétard, je lui ai pas beaucoup parlé de toi.
—Oh ! Tu lui as pas dit de mal, j’espère…
—Non. J’ai éludé mais j’étais tout en rogne à l’intérieur et tu sais ce que c’est, les petits : ils sentent tout ! Alors va falloir que tu te rabiboches…
Ginette, qui entrait dans le bureau, assista alors à une scène déconcertante : Marcel aux pieds de Josiane qui parlait à son ventre.
—C’est moi, Junior, c’est papa…
Sa voix s’étrangla et il s’écroula, secoué de sanglots.
— Oh ! Putain ! Ça fait trente ans que j’attends ça, trente ans ! Si je vais te parler, Junior ? Je vais te saouler que t’en pourras plus ! Josiane, si tu savais, je suis le plus heureux des hommes…
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Josiane fit signe à Ginette de revenir plus tard. Ce qu’elle fit volontiers, laissant les deux parents terribles à leurs retrouvailles.
Joséphine avait changé de bibliothèque. Ça lui compliquait un peu la vie mais elle se faisait une raison. Au moins, elle ne risquait plus de tomber nez à nez avec Luca, le bel indifférent. C’est comme ça qu’elle l’appelait quand il venait rôder dans ses pensées. Ça valait bien de changer deux fois de ligne d’autobus, d’attendre en pestant que le 174 succède au 163 et de rentrer plus tard chez elle.
Elle était donc debout dans le 174, serrée entre une poussette d’enfant dont la poignée lui poinçonnait le ventre et une Africaine en boubou qui lui marchait sur les pieds lorsque son téléphone sonna. Elle plongea la main dans son sac et décrocha.
—Joséphine ? C’est Luca… Elle resta sans voix.
—Joséphine ?
—Oui, bredouilla-t-elle.
—C’est moi, Luca. Où êtes-vous ?
—Dans le 174…
—Joséphine, il faut que je vous parle.
—Je ne crois pas que…
—Descendez au prochain arrêt, je vous y attendrai…
—Mais…
—J’ai quelque chose de très important à vous dire. Je vous expliquerai. Quel est le nom de l’arrêt ?
Elle chuchota Henri-Barbusse.
—J’y serai.
Il avait raccroché.
Joséphine demeura abasourdie. C’était la première fois qu’elle entendait Luca parler de cette voix forte, comminatoire. Elle n’était pas sûre d’avoir envie de le revoir. Elle avait effacé son numéro de téléphone de son répertoire de portable.
Ils se retrouvèrent à l’arrêt d’autobus. Luca la prit par le bras et, la remorquant d’une main ferme, il chercha des yeux un café. Quand il en aperçut un, il accentua la pression de sa main sur
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son bras de manière à ce qu’elle ne puisse pas se dégager. Il avançait à grandes enjambées, elle trottinait pour le suivre.
Il ôta son duffle-coat, commanda un café, demanda à Joséphine d’un geste brusque du menton ce qu’elle désirait et, quand le garçon fut parti, il croisa les doigts et d’une voix où tremblait une colère contenue, il demanda :
—Joséphine… Si je vous dis : « Doux Christ, bon Jésus, de même que je te désire, de même que je te prie de tout mon esprit, donne-moi ton amour saint et chaste, qu’il me remplisse, me tienne, me possède tout entier. Et donne-moi le signe évident de ton amour, la fontaine abondante des larmes qui ruissellent continuellement, ainsi ces mêmes larmes prouveront ton amour pour moi », vous me dites quoi ?
—Jean de Fécamp…
—Et quoi encore ?
Joséphine le dévisagea et répéta : Jean de Fécamp.
—Joséphine… Qui connaît Jean de Fécamp, à part vous, moi et quelques illuminés ?
Joséphine écarta les mains, en signe d’ignorance.
—Vous êtes de mon avis, donc ?
Le garçon apporta les deux cafés ; il lui demanda combien il lui devait, il ne voulait plus être dérangé. Ses yeux brillaient, il était livide, repoussait, d’un geste agacé, la mèche de cheveux qui tombait sur ses yeux.
—Vous savez où j’ai lu cette prière de Jean de Fécamp récemment ?
—Aucune idée…
—Dans le livre d’Iris Dupin, Une si humble reine… Vous connaissez Iris Dupin ?
—C’est ma sœur.
—J’en étais sûr.
Il donna un grand coup sur la table de la paume de la main qui fit sauter le cendrier.
—Elle n’a pas pu l’inventer, ça, votre sœur ! rugit-il.
—Je lui ai prêté mes notes pour son livre…
—Ah ! Vous lui avez prêté vos notes ?
Il eut l’air exaspéré qu’elle le prenne pour un idiot.
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—Vous vous souvenez, Joséphine, d’une conversation que nous avons eue au sujet des larmes de saint Benoît et de la grâce de componction dont il jouissait, qui le faisait pleurer quotidiennement aussi souvent qu’il le voulait ?
—Oui…
—Eh bien, toujours dans Une si humble reine, l’auteur relate un épisode romanesque au cours duquel Benoît verse des larmes qui éteignent le feu qui a pris dans la paillasse de son lit alors qu’il priait !
—Mais c’est dans tous les vieux grimoires, cette histoire.
—Non. Joséphine, ce n’est pas dans tous les vieux grimoires comme vous dites… Et vous savez pourquoi ?
—Non…
—Parce que cette anecdote-là, je l’ai inventée. Pour vous. Vous sembliez si érudite qu’un jour j’ai voulu vous bluffer ! Et voilà que je la retrouve dans un livre, dans votre livre, Joséphine !
Il parlait de plus en plus fort et ses yeux brillaient de colère.
—Comme vous m’aviez laissé tomber depuis quelque temps, j’ai relu le livre de votre sœur et il y a deux ou trois passages comme celui-là qu’elle n’a pas pu trouver en bibliothèque puisqu’ils viennent de là !
Il frappa sa tempe de son index.
—Ils n’étaient pas dans vos notes puisque c’étaient des propos de conversation. Donc j’en déduis que c’est vous qui avez écrit ce livre. Je le savais, je le sentais…
Il s’agitait sur sa chaise, troussait et retroussait les manches de son pull, relevait sa mèche, s’humectait les lèvres.
—En tous les cas, Luca, cette nouvelle a l’air de vous bouleverser…
—Eh bien oui, ça me bouleverse ! Je m’étais attaché à vous, imaginez-vous… J’ai eu cette faiblesse ! Pour une fois que je tombais sur une femme sensible, douce, réservée… Pour une fois que je ne lisais pas « on baise quand ? » dans le regard d’une femme ! J’étais enchanté de votre timidité, de votre maladresse, enchanté que vous continuiez à me vouvoyer, que vous me tendiez la joue pour vous embrasser, enchanté de vous emmener au cinéma voir des films que vous ne connaissiez pas,
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enchanté de vous prendre dans mes bras dans le taxi à Montpellier, pas enchanté que vous me repoussiez, mais presque !
Il s’énervait, ses yeux devenaient noirs, brûlants, il faisait des grands gestes avec ses bras, ses mains voletaient dans l’air. Joséphine se dit que c’était bien un Italien.
—J’avais enfin rencontré une femme intelligente, mignonne, réfléchie, qui accordait de l’importance au fait qu’un homme attende avant de se jeter sur elle ! Et quand vous disparaissez, que vous me manquez, je reprends votre livre, je le lis attentivement et là, je vois, j’entends, je sens Joséphine partout ! La même retenue, la même minutie, la même pudeur… Je découvre même de quel personnage vivant vous vous êtes inspirée ! Je ne suis pas un peu Thibaut le Troubadour, moi ?
Joséphine baissa les yeux et rougit.
—Merci. Il est très séduisant ! Et si on considère le nombre de pages que vous lui avez consacrées, vous deviez m’apprécier
àcette époque… Je sais, je ne devrais pas vous dire tout ça ! Je me mets à poil devant vous mais je m’en fiche. Vous me rendiez si heureux, Joséphine. J’étais sur un petit nuage…
—Alors pourquoi vous me battez froid quand on se voit lors du défilé de Jean-Paul Gaultier ? Pourquoi vous ne me répondez pas quand je vous parle ? Pourquoi vous jouez le bel indifférent ?
Ses yeux s’écarquillèrent et il écarta les bras en signe d’incompréhension.
—Vous parlez de quoi ?
—De l’autre jour, à l’hôtel Intercontinental. Sur le podium. Vous m’avez lancé un regard en forme de lance d’incendie, j’ai failli mourir de douleur sur place ! Vous m’avez ignorée.
—Mais quel défilé ?
—Le défilé de Jean-Paul Gaultier dans les salons de l’Intercontinental. J’étais au premier rang, vous défiliez, superbe et distant, je vous ai appelé, Luca, Luca, vous m’avez dévisagée et puis vous vous êtes détourné. Je n’étais pas assez… pas assez…
Elle s’énervait, ne trouvait pas ses mots. Le sentiment d’abandon revenait et la blessure s’ouvrait à nouveau. Elle
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sentait les larmes lui monter aux yeux. Luca la contemplait, interdit, blême. Il marmonnait Jean-Paul Gaultier, Intercontinental, soudain il se redressa et s’écria :
—Vittorio ! C’est Vittorio que vous avez vu, pas moi.
—C’est qui, Vittorio ?
—Écoutez, Joséphine, j’ai un frère, un frère jumeau qui, comme tous les jumeaux, me ressemble comme deux gouttes d’eau… C’est lui qui est mannequin, lui que vous avez vu défiler. Ce n’est pas moi.
—Un frère jumeau…
—Un vrai. Copie conforme. Physiquement, parce que sinon… J’ai l’impression que mon frère Vittorio ressemble à votre sœur Iris, il me mange la laine sur le dos, se sert de moi sans vergogne, je cours à droite, à gauche pour réparer ses conneries ! Un jour il est poursuivi par une fille qui prétend qu’il est le père de son enfant, une autre fois il s’est fait arrêter avec de la coke et je dois le sortir de là, ou il m’appelle ivre mort d’un bistrot, à quatre heures du matin, pour que je vienne le chercher ! Il ne supporte plus d’être mannequin, il ne supporte pas de vieillir et il se détruit avec application. Au début, il était heureux, c’était de l’argent facile. Maintenant, il se dégoûte. C’est moi qui dois recoller les morceaux et forcément, je les recolle, comme forcément vous écrivez et laissez votre sœur signer votre prose.
—C’est votre frère jumeau que j’aurais aperçu sur le podium pendant le défilé…
—Oui. Vittorio. Bientôt il sera trop vieux pour faire ce métier. Il n’a pas mis un rond de côté et compte sur moi pour l’entretenir. Moi qui n’ai pas non plus un rond de côté. Vous savez, vous avez eu une brillante idée quand vous m’avez repoussé : je ne suis pas un cadeau !
Joséphine le regardait, bouleversée. Un frère jumeau ! Puis, comme le silence se prolongeait, devenait lourd, elle prit son courage à deux mains.
—Je vous ai repoussé pour une seule raison… Parce que je vous trouve si beau et que je me trouve si moche ! Je ne devrais pas vous le dire, mais puisqu’on se dit tout, voilà exactement ce qu’il s’est passé.
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Luca la regarda, bouche bée.
—Vous vous trouvez moche ?
—Oui. Moche, nulle, godiche, empêtrée… Et cela faisait longtemps qu’un homme ne m’avait pas embrassée. Quand on s’est retrouvés tous les deux dans le taxi, je mourais de peur…
—Peur de quoi ?
Joséphine haussa les épaules timidement.
— Je me soigne, notez. J’ai fait des progrès…
Il étendit la main vers elle, lui caressa la joue et, se penchant par-dessus la table, il l’embrassa doucement.
— Oh Luca ! gémit Joséphine.
Sa bouche contre la sienne, il chuchota :
—Si vous saviez quelle joie ce fut de vous rencontrer ! De vous parler, de marcher à vos côtés, de vous emmener voir des films sans que jamais vous ne me demandiez rien, sans que jamais vous ne mettiez la moindre pression sur moi… J’avais le sentiment d’inventer le mot « romance »…
—Parce que les femmes se jettent sur vous ? demanda Jo en souriant.
—Parce qu’elles sont pressées, qu’elles sont avides… J’aime prendre le temps, j’aime rêver, imaginer ce qu’il va se passer, je suis un lent… Et puis, il y a toujours Vittorio en arrière-plan.
—Elles vous prennent pour lui ?
—Souvent. Et quand je leur dis que ce n’est pas moi, que c’est mon jumeau, elles me demandent, il est comment ton frère, tu me le présentes, tu crois que je pourrais faire des photos aussi ? Vous, vous sembliez venir d’ailleurs, vous ne connaissiez rien à ce milieu, vous ne posiez aucune question. Vous étiez une délicieuse apparition…
—Une sorte de Bernadette Soubirous ?
Il lui sourit et recommença à l’embrasser.
La porte du bistrot s’ouvrit. Une bourrasque de vent glacé s’engouffra dans la salle. Joséphine frissonna. Luca se leva, posa son duffle-coat sur les épaules de Joséphine, rabattit le capuchon sur sa tête et affirma :
— Maintenant, vous ressemblez vraiment à Bernadette Soubirous…
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