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LES BONNES PRATIQUES EUROPÉENNES

Roumanie, cas n°2 (suite)

 

Analyse et

Pendant ses 5 ans d’existence, la section de Craiova de l’ANCAAR a réussi à prouver

 

évaluation

que les problèmes des personnes qui souffrent d’autisme ne préoccupent pas la

 

collectivité. Ces personnes font toujours face à l’incompréhension des autorités locales

 

 

qui, selon les membres de l’association, perçoivent seulement des bribes du problème,

 

 

mais pas sa complexité.

 

 

En plus de sa collaboration avec le Conseil départemental de Dolj, en 2007, l’ANCAAR

 

 

a proposé un partenariat avec le gouvernement local, grâce auquel un financement

 

 

commun aurait pu être demandé (comme le prévoit la législation roumaine). Après

 

 

différentes rencontres, nous avons été redirigés vers le DGASPC (le Département

 

 

Général pour l’Assistance Sociale et la Protection des Enfants). Le DGASPC nous a

 

 

suggéré de remettre le Centre au Service pour la Réhabilitation des Enfants Autistes,

 

 

qu’ils ont créé et dont ils ont la gestion, ce qui aurait mené au retrait complet de

 

 

l’association de l’administration du centre. Aucune offre n’a été faite pour nous laisser la

 

 

gestion des activités du centre ou pour nous demander de partager les connaissances

 

 

acquises par l’association en charge du centre depuis 5 ans.

 

 

Au même moment, nous avons essayé de collaborer avec le Conseil local de Craiova

 

 

afin de partager les coûts des services que le centre offre avec le centre journalier

 

 

« Dr Innocenzo Fiore », en proposant de faire cause commune avec le centre lors des

 

 

demandes de budget, nous permettant ainsi d’obtenir une petite partie des fonds dont

 

 

nous avions besoin. La tentative pour accéder conjointement au programme PHARE

 

 

2004-2005 de financement pour la cohésion sociale et économique a échoué: les

 

 

personnes responsables des documents pour la candidature au sein du Conseil local

 

 

ont changé d’emploi, et le projet est tombé à l’eau.

 

 

Pour l’ANCAAR, il est vital de continuer à offrir des services aux enfants autistes qui

 

 

ont déjà 18 ans. Trois de ces enfants sortiront bientôt du Centre, sans perspective de

 

 

développement ni accès à quelque service spécialisé.

 

 

Des solutions doivent aussi être trouvées pour responsabiliser les départements

 

 

spécialisés et les professionnels qui y travaillent face aux demandes de fonds dans le

 

 

cadre de partenariats avec des ONGs qui ont comme but commun d’améliorer la vie

 

 

de la communauté.

 

 

L’argent dont le Centre a besoin pour le développement de ses projets, même s’il existe,

 

 

arrive souvent en retard et pas particulièrement au moment où nous en avons besoin.

 

Leçons à tirer

Les membres de l’association ont lancé le projet sur le principe suivant : quand un

 

 

problème apparaît, les gens et la communauté doivent le reconnaître et lui trouver des

 

 

solutions, de façon à faire bouger les choses. Il revient en particulier aux parents de

 

 

se battre pour les droits de leurs enfants, comme l’ont montré ces parents d’enfants

 

 

autistes qui aujourd’hui dirigent le Centre de réhabilitation « Dr Innocenzo Fiore », où

 

 

leurs enfants reçoivent l’attention médicale dont ils ont besoin, comme d’autres enfants

 

 

qui rencontrent les mêmes problèmes.

 

 

Les membres de l’association ont aussi réalisé qu’en Roumanie, les droits des enfants

 

 

autistes à l’éducation et à des soins médicaux spécialisés sont largement bafoués,

 

 

excluant de fait ces enfants des programmes et des institutions auxquels ils ont droit.

 

Contacts

Association nationale pour les enfants et les adultes autistes (ANCAAR),

 

 

section de Craiova

 

 

105, Dimitrie Gerota, Craiova, Dolj County, Romania

 

 

Tél. +40 251 531 229, +40 351 807 049

 

 

E-mail: ANCAAR_cv@yahoo.com

 

 

Personne de contact: Dr. Carmen Alexiu (président), Alexandru-Cätälin

 

 

Enea (directeur exécutif)

 

 

 

72 Guide Européen pour le Dialogue Civil


LES BONNES PRATIQUES EUROPÉENNES

Roumanie, cas n°3

 

Titre

Coalition des ONGs pour les fonds structurels

 

Organisation

CeRe – Centre de Documentation sur la Participation Publique

 

Partenaires

Des ONGs roumaines reconnues : l’Association Pro Democracy, l’Agence Media

 

 

Monitoring, le Centras (Centre d’assistance pour les ONGs), la FDSC (Fondation pour le

 

 

Développement de la Société Civile), l’ANBCC (l’Association Nationale des Bureaux de

 

 

Conseil pour les Citoyens), l’Organisation Sauvez les enfants et, bien sûr, le CeRe.

 

 

Les ONGs qui ont pris part au projet ont été sélectionnées sur base de leur réputation

 

 

et surtout de leur disponibilité et de leur engagement. Des consultations ouvertes plus

 

 

larges ont permis à d’autres ONG de s’exprimer (nombre maximum : 210).

 

 

Statut: coalition informelle

 

Lieu

Roumanie, au niveau national

 

Date

Date de début : janvier 2006 - Statut : toujours en court

 

Domaine

Gestion des programmes publics (européens) - Accès des ONGs aux fonds publics

 

 

européens

 

Objectifs

L’objectif de la Coalition des ONGs pour un financement structurel était d’obtenir:

 

(En relation avec le dialogue

• la participation des ONGs dans l’élaboration d’un programme d’opération

 

civil)

sectoriel ;

 

 

 

 

• des mesures de simplification administrative pour les ONGs et les autres

 

 

bénéficiaires ;

 

 

• l’intégration des ONGs dans les Comités de gestion.

 

Description

Depuis janvier 2006, la Coalition pour les Fonds Structurels Eurpoéens se bat pour

 

 

que soient prises en compte les demandes de fonds structurels des ONGs pour la

 

 

planification, la mise en œuvre et l’évaluation de leurs programmes et de leurs projets.

 

 

Tant que les ONGs n’étaient pas considérées comme bénéficiaires potentielles pour

 

 

recevoir des fonds structurels et que la procédure d’application restait inaccessible au

 

 

tiers-secteur, les ONGs ne pouvaient pas y avoir accès, avec toutes les conséquences

 

 

qui en découlent (programmes abandonnés, manque de services pour leurs

 

 

bénéficiaires directs, affaiblissement du tiers-secteur, etc.)

 

 

 

73 Guide Européen pour le Dialogue Civil


LES BONNES PRATIQUES EUROPÉENNES

Roumanie, cas n°3 (suite)

Méthodes

La Coalition a commencé avec une lettre ouverte à tous les ministres, dans laquelle était

 

expliquée l’importance d’inclure les ONGs dans le processus d’attribution des fonds

 

structurels.

 

Après une phase de rencontres avec différents ministres, la Coalition a tenu une

 

conférence de presse présentant un rapport sur l’ouverture d’esprit des ministres. La

 

coalition a dressé un drapeau rouge, jaune ou vert pour chaque ministre, à l’instar du

 

modèle de la Commission européenne. L’impact de cette approche dans les médias a

 

été impressionnante.

 

Après, la Coalition a continué à travailler avec les ministères concernés, généralement

 

par rencontres directes, par petits groupes de travail. La plupart des rencontres avec les

 

autorités étaient négociées et arrangées en fonction des horaires de ces dernières. Le

 

lieu de rencontre était généralement un bureau des autorités publiques.

 

Les expériences ont été différentes en fonction des ministères. Par exemple, le Ministère

 

du Travail, de la Protection sociale et de la Famille s’est avéré très ouvert et réactif

 

aux suggestions des ONGs concernant le Programme d’Opération Sectoriel pour le

 

Développement des Ressources Humaines. La plupart des recommandations des ONGs

 

ont été incluses dans le document final et d’autres seront incluses dans le Programme

 

complémentaire. D’un autre côté, le Ministère de l’Intérieur a été moins réactif. A peine

 

quelques recommandations des ONGs ont été incluses dans le Programme d’Opération

 

Sectoriel pour le Développement de la Capacité des Administrations. Il a été promis

 

aux ONGs que d’autres recommandations seraient incluses dans un Programme

 

complémentaire. Le Ministère des Finances a reconnu certaines inquiétudes exprimées

 

par les ONGs, mais a montré son désaccord face à leurs solutions. Il est à mentionner

 

que les demandes les plus importantes avaient justement été adressées au Ministère des

 

Finances, qui s’est avéré le moins réceptif de tous les ministères approchés.

 

Les méthodes utilisées ont été les suivantes:

 

-

rassemblement des recommandations des ONGs par le biais d’une consultation

 

ouverte ;

 

-

pétition ;

 

- conférence avec les parties prenantes ;

 

-

débat public ;

 

- discussions ciblées avec les ministères ;

 

- exposés de décideurs internationaux ayant une expérience sur des problématiques

 

similaires ;

 

- demandes officielles sur des questions spécifiques.

Résultats

Désormais, les ONGs sont considérées comme des bénéficiaires éligibles pour tous les

 

programmes sectoriels. Néanmoins, les guides reprenant toutes les procédures pour

 

poser sa candidature à un financement structurel ont été publiés récemment. Nous

 

attendons donc encore pour évaluer leur accessibilité pour les ONGs. Certains problèmes

 

sont apparus dans le Programme Sectoriel pour le Développement des Ressources

 

Humaines, en particulier pour le secteur associatif, où les conditions d’obtention d’un

 

préfinancement étaient très difficiles à remplir. De nouvelles protestations et discussions

 

ont été engagées, la plupart dans des petits groupes de travail.

 

Un autre résultat: des membres du tiers-secteur ont été inclus dans tous les Comités de

 

gestion. Dans certains cas, les ministères ont demandé à la Coalition de leur désigner

 

les membres. Une situation que la Coalition a essayé d’éviter car elle n’a pas le mandat

 

nécessaire pour représenter les ONGs et désigner elle-même des représentants. De

 

ce fait, des annonces publiques ont été transmises à des groupes sur Internet (comme

 

pour l’environnement par exemple) et des consultations ont eu lieu, mais sur de courtes

 

échéances.

 

 

 

74 Guide Européen pour le Dialogue Civil


LES BONNES PRATIQUES EUROPÉENNES

Roumanie, cas n°3 (suite)

Résultats

Les changements dans les équipes ministérielles (changement de ministre par

 

exemple) ont causés de nombreux problèmes, les nouveaux arrivants aux pouvoirs ne

 

désirant pas nécessairement continuer les initiatives de leurs prédécesseurs. Certains

 

membres des Comités de gestion ont été renvoyés sans préavis, ce qui a provoqué de

 

nouvelles protestations et de nouvelles rencontres avec les autorités, le résultat final

 

étant que les représentants des ONGs sont restés dans les Comités de gestion, mais

 

seulement comme observateurs.

 

La Coalition d’ONG pour des Fonds Structurels a finalement obtenu un meilleur accès

 

aux fonds structurels pour les ONGs roumaines. L’ouverture des diverses autorités qui

 

gèrent ces fonds a été assez inégale, néanmoins les ONGs sont reprises sur la liste des

 

bénéficiaires et des mécanismes de financement plus accessibles pour les projets sont

 

parfois pris en considération. Il reste encore beaucoup de pain sur la planche.

Analyse et

Les ONGs ont été mobilisées via des réseaux informels.

évaluation

Les diverses autorités responsables de la gestion des fonds structurels considèrent

 

les ONGs comme parties prenantes aux phases de programmation et d’évaluation, et

 

comme bénéficiaires.

 

Un partenaire nécessaire au dialogue avec le gouvernement est apparu sans aucun

 

soutien financier : la Coalition.

Leçons à tirer

La persévérance et la cohérence associées à un vrai travail de fond permettent d’arriver

 

à des résultats.

 

Les documents européens donnent une bonne base pour le lobby ; cependant, ils sont

 

encore parfois peu clairs.

 

Il faut agir ensemble; ce n’est possible que si les ONG en ont la volonté et les ressources

 

(le temps, la communication, la disponibilité des leaders du tiers-secteur).

 

Le gouvernement a besoin d’un seul ou de quelques partenaires pour discuter avec

 

l’ensemble des ONGs ; celles-ci doivent donc se rassembler.

Contacts

CeRe – Centre de documentation sur la participation publique

 

1 Ing Zablovschi Street, bl. 13 B, ap 5, sect. 1, Bucharest, Romania

 

Tél. + 4 031 10 50 755, Fax: + 4 031 10 50 756

 

Email: cere@ce-re.ro, Web: www.ce-re.ro

 

Personne de contact: Oana Preda, Director

 

 

75 Guide Européen pour le Dialogue Civil


RÉSULTATS ET ANALYSE

RÉSULTATS ET ANALYSE

Le bonnes pratiques recensées dans ce guide proviennent de six pays européens et se répartissent comme suit :

BELGIQUE

•Aménagement du Parc de la Crèche de Morchamps •Le Jardin partagé de la Broucheterre

•Raise-plus – Débats de citoyens sur le développement durable

FRANCE

•MESCLUN – Collectif d’association d’Economie sociale et solidaire

•Alliance Provence – Consommateur et producteur unis pour le maintien de l’agriculture paysanne

•La Kuizin – Cantine participative de quartier

AUTRICHE

•Dialogue des forêts

•Dialogue avec les ONG dans le cadre de l’élaboration des décisions politiques

•Dialogue pour la participation – questions sur le développement durable

BULGARIE

•Organisation des municipalités le long de la rivière Veselina pour empêcher la création d’une décharge et présenter aux politiques des approches et des technologies modernes et écologiques pour la création d’une nouvelle décharge •Opportunités pour améliorer l’espace de vie et l’écologie du district nord de Plovdiv.

•Respect des droits des enfants handicapés mentaux

ROUMANIE

•Etablir un service de gestion des déchets dans la commune d’Iancu Jianu

•Association Nationale Roumaine pour les Enfants et les Adultes Autistes (ANCAAR), section de Craiova. •Coalition des ONGs pour les Fonds Structurels

Hongrie

•Discontinuité du réseau ferroviaire •Frais d’inscription aux universités

•Participation publique dans l’Evaluation Stratégique Environnementale pour Le FEADER

Vous pourrez retrouver sur le site internet www.beingcitizen.eu l’ensemble des autres pratiques qui ont servi dans l’élaboration de ce guide ainsi que celles relevant de la Démocratie participative collectées dans le cadre du projet

REACTION, financé en 2006 par la Commission européenne.

LES SUJETS MOBILISATEURS

Toute action de Dialogue civil a un point de départ, une motivation, qu’elle provienne de la société civile ou des décideurs politiques.

A la première analyse, nous pouvons constater que

11 initiatives sur 18 traitent de près ou de loin des questions liées à la qualité du cadre de vie, à l’environnement, au développement durable

6 projets de Dialogue civil s’inscrivent dans une démarche générale de co-construction de politiques publiques, que ce soit dans un cadre formel (l’évaluation de l’impact environnemental du FEADER en Hongrie, la Coalition des ONGs pour les Fonds structurels en Roumanie, Forest dialogue en Autriche), ou plus informel (Raiseplus, Dialogue avec les ONGs et Dialogue for participation en Autriche)

• 4 exemples présentent la manière dont le dialogue civil peut être intégré dans les organisations de l’Economie sociale et solidaire (MESCLUN, Alliance Provence, La Kuizin en France et la mise en place d’un service de gestion des déchets à Iancu Jianu en Roumanie)

2 mobilisations ont concerné les droits et les conditions de vie et de soin des personnes handicapées

1 initiative a porté sur les conditions économiques de l’enseignement

A la lumière des cas étudiés, il apparaît clairement que la question de l’environnement est partagée au niveau européen, quand bien même les actions présentées dans ce livret ne sont pas forcément représentatives. Cependant, il ne fait aucun doute que la nature est considéré par la société comme un bien commun et que sa protection doit faire l’objet d’un consensus entre tous pour être efficace. Les initiatives ici présentées ont majoritairement eu pour résultat la réalisation d’actions concrètes en matière de qualité de la vie. D’autant plus que le principe du Développement durable désigne la gouvernance comme condition sine qua non de la bonne articulation entre économie, social et environnement.

77 Guide Européen pour le Dialogue Civil