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LES BONNES PRATIQUES EUROPÉENNES

Autriche, cas n°1 (suite)

 

Résultats

Malgré les attentes des organisateurs, les débats des tables rondes sont parfois

 

 

restés superficiels. On peut l’expliquer par le fait qu’il s’agissait d’une première

 

 

et que les groupes d’intérêt et les autorités devaient élaborer certains modèles.

 

 

Cependant, dans les modules, on a vu un réel progrès et des débats qui n’avaient

 

 

jamais eu lieu.

 

 

Le Dialogue des Forêts devait élaborer des politiques forestières autrichiennes à

 

 

court, moyen et long terme. Ses résultats, fruit de la communication et véritables

 

 

outils décisionnels qui sortent du cadre des compétences de prescription et de

 

 

contrôle du législateur, devraient aider tous les décideurs et les guider dans

 

 

leurs actions.

 

 

Ainsi, toutes les idées ont été recueillies, beaucoup d’entre elles ont été

 

 

débattues et certaines ont pu être mises en œuvre dans différents domaines.

 

 

Le projet a aussi connu des moments difficiles, garder le rythme avec autant de

 

 

participants s’est avéré un véritable pari pour les organisateurs. Cependant, à un

 

 

moment donné, un vieux bûcheron a déclaré que des milliers de débats auquel

 

 

il avait participé, c’était le premier où il pouvait voir des résultats concrets. Tout

 

 

cela en dépit des méthodes inhabituelles pour modérer les feedbacks et malgré

 

 

l’utilisation de tableaux de conférence et des cartes de modération. Finalement,

 

 

les participants ont accepté ces « méthodes modernes » pour trouver un

 

 

consensus et ont développé une nouvelle manière d’exprimer leurs opinions, de

 

 

gérer les intérêts des uns et des autres et de débattre. Beaucoup de personnes

 

 

des milieux conservateurs de la forêt n’étaient pas très enthousiastes au début et

 

 

doutaient que des méthodes de « coopération » puissent aboutir à l’élaboration

 

 

de politiques communes pour les différents intérêts forestiers. Mais ils ont bien

 

 

du reconnaître que cela a fonctionné.

 

 

Même si les personnes concernées n’ont pas utilisé le terme « dialogue civil »

 

 

pour désigner le processus de communication et de participation des citoyens

 

 

lors des conférences, ils ont pu ressentir une approche réellement nouvelle, qui

 

 

ne se contente pas d’écouter leur opinion, mais aussi de la prendre réellement

 

 

en compte.

 

Analyse et

Le projet a été assez ouvert et a essayé d’inclure un maximum de personnes

 

évaluation

concernées. En tout, 80 organisations et institutions ont participé à la table

 

ronde. Un groupe de coordination a été déterminé au niveau du Ministère, ce qui

 

 

montre aussi un engagement réel de la part des autorités.

 

 

Tous les groupes d’intérêt ont été invités à rejoindre le projet.

 

 

Les objectifs du projet ont été atteints. Il est clair que certaines de nos attentes

 

 

étaient trop ambitieuses au début mais finalement, le résultat est positif car nous

 

 

avons pu amorcer un dialogue entre les groupes d’intérêt.

 

 

Il était important que le forum soit ouvert pour la bonne compréhension de

 

 

tous. Le travail effectué au sein des modules et la compréhension mutuelle

 

 

développée au cours du projet a mené à une très bonne interaction des groupes

 

 

d’intérêt, que l’on peut toujours sentir aujourd’hui.

 

 

Les participants ont de toute évidence expérimenté une nouvelle forme de

 

 

participation dans le cadre de l’élaboration des politiques. Les représentants

 

 

des autorités et de l’administration ont aussi beaucoup changé. Tous n’ont pas

 

 

apprécié ce changement, mais la plupart ont senti qu’il leur permettrait de faire

 

 

avancer leur propre travail.

 

 

 

26 Guide Européen pour le Dialogue Civil


LES BONNES PRATIQUES EUROPÉENNES

Autriche, cas n°1 (suite)

 

 

 

 

 

Leçons à en tirer

Un véritable dialogue civil se doit de dépasser les limites d’un projet tel que

 

 

 

celui-ci. Un nouveau cycle peut maintenant commencer: “Que savons-nous

 

 

 

aujourd’hui, de quoi avons-nous désormais besoin ? »

 

 

 

Toutes les personnes qui ont participé au projet ont beaucoup appris. Nous

 

 

 

savons aujourd’hui comment un dialogue structuré peut être mis en place,

 

 

 

comment il devrait être mis en place, et quels sont les discordances entre

 

 

 

les objectifs et la réalité. Nous avons surtout développé un modèle, que nous

 

 

 

capitalisons pour les initiatives de dialogue à venir.

 

 

 

Nous avons aussi compris toute l’importance d’une forte volonté politique vis-à-

 

 

 

vis du public. Si l’on n’avait pas réaffirmer cette volonté politique au début et au

 

 

 

cours des conférences – et particulièrement pendant certaines phases clés - le

 

 

 

concept de Dialogue des forêts n’aurait pas été un succès.

 

 

 

Au début, certains des groupes, comme les propriétaires forestiers, semblaient

 

 

 

formellement opposés à l’idée d’un dialogue ouvert, de peur de perdre leur

 

 

 

« pouvoir », ce qui entravait l’intégration des autres groupes d’intérêt. Finalement,

 

 

 

ils ont compris qu’ils pouvaient travailler ensemble, et ce groupe de travail se voit

 

 

 

toujours deux fois par an de façon très constructive.

 

 

 

Les feedbacks ont montré que les participants ont apprécié cette initiative.

 

 

 

 

 

 

Contacts

Nom de la personne de contact: .DI Dr. Georg Rappold

 

 

 

Téléphone: ++43-1-711 00 73 14

 

 

 

E-mail : walddialog@lebensministerium.at

 

 

 

Adresse: Bundesministerium für Landund Forstwirtschaft,

 

 

 

Forstsektion, IV/1 – Abteilung für Waldpolitik und Waldinformation;

 

 

 

Marxergasse 2, A-1030 Wien, Austria

 

 

 

Site Internet : www.walddialog.at

 

 

 

 

 

27 Guide Européen pour le Dialogue Civil


LES BONNES PRATIQUES EUROPÉENNES

Autriche, cas n°2

Titre

Dialogue avec les ONGs

Partenaires

Les partenaires de ce projet étaient le Gouvernement de la région de la Basse-

 

Autriche, en particulier le cabinet du Ministre d’Etat chargé de la Promotion de la

 

Femme, des Affaires familiales, du Marché du Travail et des Questions Sociales

 

et des Affaires européennes, des ONGs engagées dans diverses politiques,

 

généralement sur la question des Femmes et des problématiques sociales, mais

 

aussi dans les affaires régionales, la jeunesse et l’enseignement.

 

Le dialogue a pris place sous la forme d’une consultation ouverte.

 

 

Lieu

Le projet avait un impact régional, en Basse-Autriche, mais il avait aussi une

 

perspective européenne, étant donné que la Ministre d’Etat concernée est aussi

 

responsable du Comité 3 pour la Culture, l’Enseignement et la Coopération

 

interrégionale à l’Assemblée des Régions d’Europe, la plus grande organisation

 

de coopération interrégionale de l’Union européenne, qui représente plus de 250

 

régions. Le projet a pris place dans la région de Basse-Autriche, les conférences

 

ont eu lieu à Landhaus St. Pölten, dans les bureaux du gouvernement de la

 

Basse-Autriche.

 

 

Date

Les consultations ont débuté en 2003, quand la Ministre d’Etat est entrée dans

 

ses fonctions. Ces consultations ont développé un caractère permanent.

 

 

Domaine

Le projet de consultation n’avait pas de nom officiel, mais pour travailler nous

 

l’avons appelé « Dialogue avec les ONGs ». Les thèmes abordés dépendaient

 

des organisations participantes et des thématiques dont s’occupe le cabinet de

 

la Ministre d’Etat.

 

 

Objectifs

L’idée du dialogue a évolué lorsque la Ministre d’Etat a pris ses présentes

(En relation avec le dialogue civil)

fonctions, désireuse d’en apprendre plus sur les problèmes et les travaux des

ONGs féministes, en même temps que certaines de ces ONG exprimaient le

 

souhait de la rencontrer.

 

L’idée de base était d’en apprendre plus sur les problèmes, les projets et les

 

perspectives des ONGs qui travaillaient sur des thèmes qui intéressent l’Etat.

 

L’expertise des ONGs devrait aider la nouvelle Ministre d’Etat à identifier quels

 

sont les problèmes rencontrés au niveau régional.

 

Le dialogue civil était considéré comme une nécessité pour rassembler des

 

informations de valeur avant de prendre des décisions politiques, sous la forme

 

d’une communication sur deux grandes voies : expliquer l’intérêt et l’attention

 

accordés par l’Etat et identifier les perspectives des ONGs.

28 Guide Européen pour le Dialogue Civil


LES BONNES PRATIQUES EUROPÉENNES

Autriche, cas n°2 (suite)

Description

Le dialogue a été mené sous forme de conférences qui pouvaient être amorcées

 

par les deux parties concernées : les ONGs travaillant dans certains domaines

 

pouvaient être invitées à parler de leur travail, mais ces ONG pouvaient aussi

 

demander à rencontrer les autorités. Une date était alors fixée et la rencontre

 

avait lieu dans les bureaux du gouvernement fédéral.

 

Les ONGs pouvait envoyer un représentant pour expliquer leurs perspectives.

 

Généralement, c’est la personne responsable ou le directeur de projet prenant

 

part au processus décisionnel de l’ONG qui était envoyé.

Méthodes

Les rencontres avec les organisations féministes duraient généralement environ

 

deux heures. Les deux parties s’étaient mises d’accord pour se rencontrer tous

 

les trois mois.

 

Les rencontres avec les ONGs féministes commençaient généralement par

 

une brève description de la situation des ONGs, quels projets elles avaient

 

accomplis ou quels étaient les problèmes auxquels elles étaient confrontées.

 

Cette description était préparée avant la rencontre, de sorte que la Ministre

 

d’Etat puisse se référer à des informations précises.

 

Après une explication sur l’objectif réel de l’ONG dans son domaine spécifique,

 

la conversation évoluait généralement d’elle-même.

 

Ces consultations ont eu des résultats divers, même si parfois ces résultats

 

n’ont été palpables qu’ultérieurement. Les informations échangées ont mené

 

à une meilleure compréhension des intérêts, des compétences et des tâches

 

de chaque partenaire du dialogue et ont rendu possible des partenariats

 

pour certains projets, des financements directs pour des activités ou d’autres

 

formes de soutien. Il n’y avait pas de rapport structuré sur les résultats de ces

 

rencontres, mais les procès verbaux des entretiens servaient de base pour leur

 

prochaine rencontre.

 

Ces consultations ont évolué avec le temps, elles se sont révélées utiles et

 

continuent à être utilisées.

 

Chaque thématique pouvait être abordée et pouvait aider à mettre en forme

 

certaines politiques. Cependant, la responsabilité de la décision restait entre

 

les mains de la Ministre d’Etat, de façon à établir une limite par rapport à la

 

décision finale.

 

Après chaque entretien, les procès-verbaux étaient analysés de façon à en faire

 

ressortir ce qui avait été accompli et ce qu’il restait à résoudre. Les feedbacks

 

des participants ont aussi été pris en compte dans l’évaluation, qui a été intégrée

 

directement comme démarche standard du cabinet de la Ministre d’Etat.

 

 

29 Guide Européen pour le Dialogue Civil


LES BONNES PRATIQUES EUROPÉENNES

Autriche, cas n°2 (suite)

 

Résultats

Le dialogue a pris place sous la forme d’un échange mutuel d’informations.

 

 

Les ONGs féministes avaient établi une consultation trimestrielle. Cette

 

 

structure était possible parce que le responsable du Département pour les

 

 

Affaires Féminines proposait de coordonner les thèmes à discuter, préparait

 

 

les documents nécessaires et envoyait les procès-verbaux des entretiens là où

 

 

les décisions ou les idées étaient développées. Les ONGs féministes ont donc

 

 

été assez impliquées dans ce projet et ont profité de l’occasion pour s’adresser

 

 

à la Ministre d’Etat pour lui communiquer leurs besoins, leurs visions et leurs

 

 

demandes.

 

 

D’autres ONG ont visité les bureaux du Conseil juste une fois pour une

 

 

consultation plus courte, mais sont restées en contact avec un responsable

 

 

des Relations Publiques (RP) du cabinet de la Ministre d’Etat par courriel ou

 

 

par téléphone. Ces moyens de communication ont aussi été très utiles pour

 

 

le dialogue civil, permettant de faire connaître des souhaits ou des problèmes

 

 

en un minimum de temps. Ces questions étaient alors discutées en interne et

 

 

puis les résultats étaient communiqués aux ONG concernées de nouveau via

 

 

le responsable RP.

 

 

Les informations échangées étaient utilisées pour élaborer des politiques.

 

 

Les politiciens qui prennent des décisions ont souvent besoin d’expertises du

 

 

terrain pour se forger une opinion, pour rédiger ou amender une nouvelle loi par

 

 

exemple. En même temps, les ONGs pouvaient se concentrer sur les résultats

 

 

du travail effectué dans les domaines concernés.

 

 

Les problèmes au niveau local étaient mieux identifiés, de sorte que les

 

 

consultations ont eu directement des résultats, avec d’ailleurs un impact au

 

 

niveau régional.

 

 

Il n’est pas sûr que tous les participants désigneraient les consultations par le

 

 

terme « dialogue civil », mais la plupart ont réalisé l’importance de l’échange

 

 

des points de vue.

 

Analyse et

Chaque consultation était immédiatement évaluée et régulièrement suivie par

 

évaluation

la suite. Les représentantes des ONGs féministes les plus importantes de la

 

région, un groupe régulier de 10 à 12 femmes, ont pris part à des consultations

 

 

trimestrielles.

 

 

Environ 25 autres ONGs se sont vu proposer des visites de la Ministre d’Etat

 

 

et ont été consultées de façon ponctuelle. Le responsable RP organisait des

 

 

rencontres pour faire le suivi de la situation. Le plus souvent, la consultation des

 

 

ONGs était une priorité, dont s’acquittaient les membres haut placés du cabinet

 

 

du Ministre d’Etat.

 

 

Les objectifs ont été pleinement atteints en ce qui concerne les ONGs féministes,

 

 

les résultats étaient généralement perçus comme utiles par les deux parties.

 

 

Pour les consultations ponctuelles, il n’y avait pas de structure ou d’évaluation

 

 

définie.

 

 

On peut remarquer après ces premières expériences que les ONGs et la

 

 

Ministre d’Etat ont amélioré leur relation. On pouvait observer une meilleure

 

 

compréhension des domaines concernés, ce qui a permis de dégager des

 

 

objectifs communs, mais aussi des différences de perspectives. Il n’est pas sûr

 

 

que les ONGs reconnaissent ces consultations comme des actes de citoyenneté,

 

 

mais il est clair que c’est ainsi que la Ministre d’Etat le voyait.

 

 

 

30 Guide Européen pour le Dialogue Civil